Est-il difficile d’assurer un centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) avec la pandémie de la COVID-19 ?
Oui, a pu constater le Portail de l’assurance. La situation qui a cours dans les CHSLD n’aide pas, mais il ne faut toutefois pas perdre de vue que peu d’assureurs sont actifs dans ce segment, indique les sources interrogées par le Portail de l’assurance.
Deux phénomènes entre donc en ligne de compte : la pandémie et la crise de souscription que vit l’industrie de l’assurance de dommages depuis 18 mois.
Le vice-président d’un grand cabinet de courtage qui possède un programme spécifique pour ce type de résidences affirme que « dû à la situation chaotique actuelle dans les CHSLD, plusieurs assureurs ont décidé de suspendre la souscription de nouvelles affaires » dans ce segment de marché.
Le dirigeant d’un grossiste abonde dans le même sens. « Les CHSLD et les résidences de personnes âgées sont sur la liste rouge présentement. Surtout pour l’assurance responsabilité des administrateurs et dirigeants (D&O). Pour ce risque précis, notre assureur nous a complètement retiré le droit d’en écrire, tant pour les nouvelles affaires que pour les renouvellements. Les assureurs déclinent ce qui est référé. On sent l’impact », a-t-il commenté, précisant qu’il souscrit plus de risques du côté des résidences privées que celles dans le secteur public.
La position du BAC
Au Bureau d’assurance du Canada (BAC), on rappelle qu’il revient à chaque assureur de déterminer sa présence ou son retrait dans les différents marchés en fonction de son expertise, de son appréciation du risque ou de son aussi expérience de sinistres. C’est le cas pour les CHSLD. Le même constat prévaut pour tous les risques en assurance des entreprises, a précisé son directeur des communications Pierre Babinsky, au Portail de l’assurance.
M. Babinsky reconnait que des assureurs peuvent avoir décidé de ne pas couvrir certains risques pour le moment. « L’assurance des entreprises comprend des lignes d’affaires spécialisées, pour lesquelles il y a parfois peu de joueurs. Il revient à chaque assureur de déterminer sa présence ou son retrait dans les différents marchés en fonction de son expertise, de son appréciation du risque ou de son expérience de sinistres. Cela se fait en tout temps et nous l’observons d’ailleurs en assurance des entreprises dans certains secteurs depuis plusieurs mois », précise-t-il.
Ainsi, une période de crise comme celle que nous traversons ne fait pas exception et influence les décisions des assureurs, dit M. Babinsky. « Surtout dans un contexte où les événements s’enchainent et où les services que peuvent offrir les assureurs sont limités et dictés par les autorités gouvernementales », mentionne-t-il aussi.
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