La pandémie de la COVID-19 pourrait avoir un impact marqué sur le marché des rentes d’assurance aux États-Unis.

Ce secteur risque d’être plus touché que d’autres marchés d’assurance, a indiqué la firme de consultation Willis Towers Watson lors d’un webinaire auquel a assisté Insurance Portal, le pendant anglophone du Portail de l’assurance.

Dominique Lebel, leadeur sénior de la pratique d’assurance aux États-Unis de Willis Towers Watson, a expliqué lors du webinaire tenu le 15 avril que la situation actuelle représentait un important défi pour les assureurs. Les taux d’intérêts sont en baisse. Les marchés boursiers sont volatils et la COVID-19 pourrait avoir un impact sur les rentes et les taux de mortalité, énumère-t-il.

« Le principal impact que subiront les blocs de rentes auront trait à des défauts de paiement sur des actifs existants », ajoute-t-il.

Malgré cela, M. Lebel voit des raisons qui le poussent à être optimiste. « L’industrie a survécu à la crise financière de 2008-2009. Nous avons beaucoup appris lors de cette période. Comme industrie, nous avons abordé 2020 en étant très bien capitalisé, avec une bonne réserve de liquidités. Dans le futur, nous pourrons voir la période actuelle comme en étant une où nous avons aussi appris des choses. Une des choses que nous pouvons apprendre est d’améliorer notre continuité des affaires », dit-il.

Penser aux effets à long terme

Entre-temps, les changements sont dramatiques, notamment dans le secteur des rentes, dit Ken Lombardo, leadeur de Willis Towers Watson dans le segment des rentes. Il prévient l’industrie de s’attendre à voir plus de clients vouloir toucher leur argent, tout dépendant de la durée de la crise, mais aussi de la période de temps où ils seront sans emploi.

M. Lombardo dit aussi s’attendre à ce que les assureurs prennent un pas de recul et regardent leurs affaires de manière plus holistique. Selon lui, ils porteront moins attention aux besoins comptables à court terme, mais plus aux impacts économiques à long terme.

« Nous conseillons aux compagnies de prévoir plusieurs possibilités et d’en tenir compte dans leurs scénarios pour avoir une meilleure idée de ce qui pourrait aller mal, pour ainsi mieux répartir leur argent. Les assureurs ne pourront tout couvrir, mais ils peuvent faire des choix holistiques en fonction de ce qu’ils peuvent se permettre de perdre et ce qu’ils doivent absolument conserver. C’est généralement la meilleure chose à faire », dit-il.

Acheter ou pas de l’asusrance vie ?

Kim Steiner, directrice séniore chez Willis Towers Watson, ajoute que certaines personnes ayant demandé de l’assurance vie risquent finalement de laisser tomber le processus vu les perspectives économiques. À l’inverse, il est aussi possible que plus de gens en demandent alors qu’ils réaliseront quelle valeur peut avoir une protection d’assurance vie.

Elle y voit toutefois un autre risque. Certaines personnes pourraient souscrire un contrat d’assurance vie alors que le virus se propage, mais la laisseront tomber une fois la pandémie terminée. « Ils croiront alors que le risque de mourir est passé alors que le virus s’éteindra », dit-elle.

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