Le système financier était prêt à faire face à une crise de l’ampleur de celle que la COVID-19 a entrainée dans son sillage, a affirmé Louis Morisset, PDG de l’Autorité des marchés financiers, lundi 23 novembre, lors du Rendez-Vous annuel du régulateur, présenté cette année en version numérique.
C’est au terme de mesures mises en place au cours des dix dernières années, notamment en réaction à la crise boursière de 2008, qu’il a été possible de rendre les institutions financières résilientes, a-t-il aussi affirmé.
Or, la pandémie n’a pas aidé à réduire l’endettement élevé des entreprises, causé en partie par les bas taux d’intérêt, dit M. Morisset. La volatilité des marchés s’est elle aussi présentée comme une autre vulnérabilité dont les entreprises québécoises ont eu à faire face.
Le bilan de l’Autorité
Louis Morisset affirme que l’Autorité a travaillé à réduire les vulnérabilités qui pesaient sur les différentes composantes du secteur financier. En faisant preuve d’agilité, elle a pu stabiliser les marchés, mais aussi donner de la souplesse et la marge de manœuvre nécessaire aux différents intervenants.
C’est toutefois la coopération des régulateurs fédéraux et provinciaux qui a aidé les Canadiens et les entreprises à faire face à la volatilité des marchés, dit M. Morisset.
Les banques centrales, les gouvernements et les régulateurs ont agi vite, dit-il. De plus, les régulateurs à travers le monde se sont donné la main pour échanger des données sur leurs gestions de crise tout au long de celle-ci, ajoute-t-il.
Parmi les actions concrètes prises par les différents intervenants, la Banque du Canada a notamment a baissé son taux directeur à son seuil plancher de 0,25 %. Les gouvernements ont émis de nombreux programmes d’aides pour les citoyens et entreprises, tandis que l’Autorité a mis en place certaines mesures d’appuistemporaires, notamment quant aux normes de capitaux et aux délais de renouvellement des certificats d’inscription. Le régulateur a par ailleurs suspendu les examens pour limiter la propagation de la COVID-19. À ce jour, plus de 8 500 examens ont été repris, depuis le mois de juillet.
Aussi, l’Autorité a doublé le soutien financier aux 37 coopératives d’économie familiale et associations de consommateurs, ainsi qu’à 3 associations d’ainés, ce qui représente un investissement de 850 000 $ en 2020.
Un fardeau règlementaire
Pour M. Morisset, il est clair que la règlementation a pris plus de place ces dernières années. L’Autorité travaille actuellement à alléger ce fardeau règlementaire, dit son PDG.
Plusieurs projets sont en cours dans différents secteurs pour revoir les façons de faire et assainir ces charges de conformité, explique-t-il.
M. Morisset espère que les initiatives mises en œuvre tout au long de la crise réduiront les ardeurs de ceux qui réclament une commission unique des valeurs mobilières au Canada. Selon le PDG de l’Autorité, le système d’encadrement des valeurs mobilières est fort et transparait au travers de la gestion de la crise actuelle. Il appelle ainsi les opposants à investir leurs énergies dans l’amélioration du système d’encadrement en place pour collaborer avec l’Autorité.