Le refus de grandes banques canadiennes de laisser la syndique de la Chambre de la sécurité financière accéder à une quarantaine de dossiers d’employés dans le cadre de ses enquêtes déçoit grandement son PDG, Luc Labelle.Il y voit une obstruction à la mission de son organisation de protéger le public. Qu’à cela ne tienne, la Chambre a décidé de prendre le chemin des tribunaux pour faire valoir son point.

« Que des banques congédient des gens pour des fautes graves et ne laissent pas la syndique faire son travail est préoccupant. Mine de rien, les gens congédiés pourraient se trouver un emploi dans une autre banque, sans que celle-ci sache qu’elle a embauché un employé qui est viré pour une infraction grave », dit M. Labelle.

C’est CIBC que la Chambre a décidé d’attaquer en cour. « Ça aurait pu être une autre banque, car elles ont toutes la même position. On trouve dommage d’emprunter le chemin des tribunaux, d’autant plus que la Cour suprême a déjà rendu des décisions permettant à un syndic d’accéder à des dossiers d’employés de banques. Elles gagnent du temps, mais ça coute cher en frais d’avocats. Ça va néanmoins prendre des années pour régler le problème et, pendant ce temps, le public est moins bien protégé », dit-il.

Dans ce dossier, M. Labelle se dit « très déçu » de la position de la Banque Nationale. « Il est décevant de voir une organisation québécoise ne pas collaborer, alors que le Mouvement Desjardins le fait dans de tels cas », dit-il.