Jean St-Gelais déplore qu’Option Consommateurs ait suscité un tel tollé avec son enquête sur les conseillers financiers par l’entremise du magazine Protégez-Vous. Selon le PDG de l’Autorité, le processus suivi par Option Consommateurs n’était pas sain. Il voit aussi un problème sur le fond de l’enquête.

« Via le Fonds d’éducation, nous avons accepté de subventionner une étude, suivant celle qui avait été faite en 2000 et qui en était la suite. On pensait qu’elle serait équilibrée comme celle faite en 2000. Avant qu’on ait eu vent des résultats, il y a eu une sortie publique et les magazines étaient postés. Ils nous ont mis devant le fait accompli. Ils ont bien beau dire que l’enquête et l’article sont différents, mais personne n’a forcé Option Consommateurs à avoir une entente avec Protégez-Vous. On n’était pas au courant. Ils n’ont pas à me dire que je dois comprendre cela, pas plus qu’ils ont à comprendre nos contraintes », dit M. St-Gelais.

La première rencontre entre Option Consommateurs et l’Autorité pour discuter de l’enquête a donc eu lieu le 31 octobre. « Nous n’avions rien eu sur la méthodologie, car ils n’étaient pas disponibles. C’est assez bizarre : ils tiennent une conférence de presse, mais ils n’ont pas le temps de nous rencontrer. C’est pour ça qu’on avait juste fait une sortie disant qu’on ne commenterait pas», laisse tomber M. St-Gelais.

Ce dernier affirme cependant que la substance qu’on retrouve dans l’étude ne commandait pas une sortie publique avec un tel fracas. « Ça n’a pas de commune mesure avec les résultats de dire que l’incompétence règne. De plus, ils ont placé la note de passage arbitrairement à 65 %. Cette étude aurait pu être faite dans le même esprit qu’en 2000 et elle aurait été plus équilibrée », dit le PDG de l’Autorité.

L’Autorité n’a cependant pas l’intention d’aller plus loin dans ses démarches contre Option Consommateurs. « On ne veut pas faire de plat avec ça outre mesure, mais on déplore la manière dont ça a été fait. On va regarder au niveau du contrat si on doit tout payer. On ne partira pas à la guerre là-dessus, ça ne ferait qu’envenimer les choses en ramenant le sujet dans l’actualité, ce qui ferait encore plus de dommages », soulève-t-il.

Hubert Roy