Finance Montréal a lancé un pôle de développement de jeunes entreprises du secteur des technologies financières (fintech), nommé la Station FinTech Montréal, lors d’une conférence de presse tenue ce matin et auquel le Journal de l’assurance a assisté. La Station FinTech Montréal accueillera entre 20 et 30 startups dès l’automne 2019.

Dirigée par Matthieu Cardinal, vice-président, développement FinTech et affaires corporatives pour Finance Montréal, la Station FinTech Montréal offrira des conférences, des formations et des rencontres ciblées avec différents intervenants du secteur aux startups membres.

Des startups en démarrage visées

La Station FinTech Montréal acceptera les applications dès cet été, et est déjà en pourparlers avec certaines startups pour intégrer le programme. Y sont admises les entreprises de moins de sept ans d’existence, avec des revenus inférieurs à 5 millions de dollars (M$) , de moins de 60 employés et au stade de financement se situant entre le démarrage et le financement de série B. Une vérification diligente des entreprises sera faite avant son acceptation.

« Les produits des startups devront être validés par le marché, elles devront être capables de servir les institutions financières et le marché avec une certaine traction, une certaine validation de leur solution technologique. Elles devront aussi être capables de payer un loyer », a indiqué M. Cardinal.

La Station occupera des bureaux d’une superficie de 25 000 pieds carrés à la Place Ville-Marie à partir de septembre 2019. Entre-temps, elle logera à l’Espace CDPQ à compter du mois d’aout 2018 et commencera l’animation de la communauté fintech avec des conférences, des formations, des rencontres avec des investisseurs et des régulateurs, notamment.

Financement public de 10,5 M$

Le gouvernement du Québec a accordé un financement total de 10,5 M$ sur une durée de cinq ans pour le pôle fintech. Finance Montréal s’attend à ce que ses institutions financières membres et les startups qui font partie du programme, et qui sont locataires des lieux, contribuent le même montant sur cinq ans, soit environ 2 M$ par année.

« Nous avons déjà des engagements de nos membres pour les revenus de 2 M$ par année. Nous continuons à développer des partenariats, notamment avec les engagements liés à notre Forum FinTech, qui génère presque 1 M$ de revenu privé, en plus des contributions des membres de Finance Montréal. Nous sommes donc très confiants que nous atteindrons notre cible de 2 M$ et même plus », a expliqué Louis Lévesque, président de Finance Montréal.

« Un secteur financier fort et dynamique est essentiel au développement économique du Québec. Je suis convaincu qu’en travaillant ensemble, nous pourrons créer un environnement d’affaire moderne et compétitif, propice à l’essor des entreprises et dans lequel les consommateurs auront aussi une plus grande confiance. Dans cet ordre d’idée, l’adoption la semaine dernière de la loi 141, qui est maintenant réalité, constitue une étape importante vers l’atteinte de ces objectifs », a souligné Carlos J. Leitão, ministre des Finances du Québec, qui était accompagné de Richard Boivin, sous-ministre adjoint.

Pas un incubateur

Finance Montréal recense environ 75 startups fintech au Québec et 400 au Canada. Des entreprises étrangères pourront participer au programme si celles-ci souhaitent développer leurs activités au Canada. « Bien sûr, on va avoir un biais favorable à accueillir les start-ups d’ici, mais on va être connecté sur l’écosystème mondial des fintech », a précisé M. Cardinal.

Le dirigeant de la Station s’attend à ce qu’il y ait un certain roulement des startups faisant partie du programme. M. Cardinal a évalué qu’une entreprise pourrait y rester entre trois et cinq ans, tout dépendant du stade à laquelle elle se situe lorsqu’elle fait son entrée à la Station.

Finance Montréal a toutefois tenu à spécifique que la Station n’est pas un incubateur et n’investira pas en capital action dans les entreprises participantes. « Nous n’agissons pas en tant qu’investisseurs, nous voulons connecter les entreprises avec des investisseurs potentiels. Il y a déjà beaucoup de programmes qui ont ce rôle. Nous pourrons référencer les entreprises vers ces programmes, mais nous ne prétendons pas vouloir dédoubler ce qui se fait déjà », a ajouté M. Cardinal. Finance Montréal est l’organisme qui assurera la reddition de comptes auprès du gouvernement et des autres instances.