Les fonds communs ont connu une forte croissance au Québec, tant au plan de l’actif sous gestion que du nombre de personnes qu’emploie ce secteur, révèle une étude de l’Institut du Québec rendue publique ce mercredi 3 juin et dont les résultats englobent les fonds négociés en bourse (FNB).
Selon l’étude intitulée Le secteur québécois des fonds communs de placement, Analyse de l’empreinte économique, l’actif des fonds d’investissement a plus que doublé au Québec en 10 ans. L’actif québécois des fonds d’investissement est passé de 81,4 milliards de dollars (G$) en 2004 à 180,5 G$ en 2013. Cet actif a crû annuellement de 9,3 % durant la période observée.
Ce rythme de croissance est similaire à celui de l’ensemble du Canada et particulièrement l’Ontario, a aussi révélé l’analyse de l’Institut. Les actifs québécois demeurent toutefois largement inférieurs à ceux de l’Ontario. Selon Investor Economics, une des sources de l’étude, l’actif sous gestion des fonds communs chez notre voisine a atteint 489,4 G$ en 2013.
La croissance du secteur québécois des fonds d’investissement poursuit sa croissance. Des données d’Investors Economics indépendantes de l’étude et fournies par le Conseil des fonds d’investissement du Québec (CFIQ) révèlent qu’en décembre 2014, l’actif sous gestion de l’industrie des fonds communs au Québec atteignait 210 G$.
L’actif des FNB a atteint 13,6 G$
L’étude englobe les FNB dans ses résultats. Ceux-ci comptaient pour moins d’un dollar sur 10 d’actif total des fonds d’investissement au 31 décembre de 2013. Or, cette catégorie d’actif connait une croissance accélérée depuis les dernières années. Au terme de 2014, l’actif des FNB a atteint 13,6 G$, par rapport à 11 G$ un an plus tôt, révèle les données indépendantes d’Investor Economics. Il s’agit d’une croissance de plus de 23 %. En comparaison, l’actif des fonds communs a crû de 16 % durant cette période, passant de 170 G$ en 2013 à 197 G$ en 2014, toujours selon Investor Economics.
L’étude attribue entre autres la popularité des fonds d’investissement au vieillissement de la population et au transfert du fardeau de la retraite vers les particuliers. Tendance lourde de ce transfert, les régimes à prestations déterminées cèdent de plus en plus de terrain aux régimes à cotisations déterminées. « Une population vieillissante comme celle du Québec, qui verra son ratio de travailleur par retraité passer de plus de 7 dans les années 1970 à tout près de 2 dans une vingtaine d’années, se doit d’avoir une épargne suffisante pour financer une retraite qui répond à ses attentes », peut-on lire dans le rapport.
Empreinte économique
Selon l’étude de l’Institut, le secteur des fonds d’investissement employait directement 9 129 personnes en 2013, contre seulement 5 747 en 2009, soit une augmentation de 59 %. À chacun de ces emplois directs s’ajoutait en 2013 un emploi indirectement lié au secteur, tels les services juridiques et comptables, pour un total de 18 211.
Toujours en 2013, le secteur des fonds a apporté directement 861 millions de dollars (M$) à l’économie du Québec. Au total, l’activité dans ce secteur a fait augmenter le revenu personnel des ménages au Québec de 1,4 G$. Il a fait augmenter les bénéfices des entreprises de 235 M$ et les recettes du Gouvernement provincial de 435 M$.
Selon l’Institut, les retombées économiques du secteur sur le Québec a atteint 1,8 G$ en 2013, soit 0,5 % de ses activités totales. « Au cours des dix dernières années, l’activité économique liée au aux fonds communs de placement a connu une croissance plus rapide que celle de l’ensemble de l’économie, tant au Québec que dans l’ensemble du Canada », signale l’étude.