Denis Ricard, nouveau PDG d’iA Groupe financier, a affirmé lors d’une conférence au Cercle canadien de Montréal, vouloir poursuivre le travail d’expansion entrepris par Yvon Charest lors de sa présidence.
En fonction depuis le 1er septembre, M. Ricard souhaite aligner sa présidence sur la croissance des affaires, qu’il qualifie comme étant « la base de tout ».
Croissance annuelle du bénéfice net par action de 10 %
Pour ce faire, M. Ricard a déclaré vouloir conserver la croissance annuelle du bénéfice net par action à 10 %. Depuis 2000, cette croissance avait une moyenne de 11 % par année, a-t-il rapporté lors de la conférence.
« Pour atteindre cet objectif, nous comptons sur une croissance organique, mais également sur les acquisitions », a dit M. Ricard en entrevue au Journal de l’assurance. Le marché américain sera priorisé, puisqu’iA souhaite doubler sa taille aux États-Unis dans les prochaines années, a-t-il ajouté. Le marché américain représente actuellement 5 % des profits de l’entreprise.
Les acquisitions continueront d’être au cœur de la stratégie d’iA dans les années à venir. Récemment, l’entreprise a acquis Patrimoine Hollis en 2017 et PPI Management en février 2018. « La distribution est une force à l’Industrielle Alliance. On a acheté des compagnies du côté de la distribution, qui représentent maintenant plus que 10 % des profits de la compagnie », ajoute M. Ricard.
L’importance des conseillers financiers
Parmi les autres axes de développement prévus pour iA, Denis Ricard a exprimé vouloir non seulement améliorer l’expérience client, mais aussi l’expérience des conseillers à l’ère du numérique. « Sans conseillers financiers, il n’y a pas d’affaires », dit-il.
M. Ricard a rappelé lors de la conférence, que la technologie devait aussi être au service des conseillers. À titre d’exemple, un peu plus tôt cette année, M. Ricard avait exprimé au Journal de l’assurance que la vente d’assurance vie individuelle par Internet sans représentant n’était pas une option envisageable.
Abolitions des commissions intégrées
Dans une entrevue accordée au quotidien Le Devoir, Denis Ricard a exprimé son inquiétude par rapport au débat entourant l’interdiction des commissions, amenée par les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM). Il n’excluait pas une baisse possible de conseillers financiers si de telles mesures étaient adoptées.
M. Ricard a précisé au Journal de l’assurance que tout changement règlementaire peut avoir des conséquences inattendues. « Je ne suis pas catégorique sur la possibilité d’une baisse de conseillers, mais c’est un risque. Nous manquons de conseillers financiers au Canada et je crois qu’il ne faut pas ignorer la possibilité que ça arrive. Le gouvernement de l’Ontario a d’ailleurs indiqué lui-même que c’était une possibilité. »
La semaine dernière, le gouvernement de l’Ontario a exprimé son désaccord avec les modifications proposées par les ACVM visant à interdire les frais d’acquisition reportés et des commissions de suivis pour les courtiers exécutants.
Changements majeurs à venir
Denis Ricard a indiqué que ses premières semaines à la présidence d’iA allaient surtout dans la continuité de ce qui avait été entrepris avant le départ d’Yvon Charest. « Il y a des changements majeurs qui s’en viennent, et je me suis donné d’ici Noël pour les établir », a confié M.Ricard au Journal de l’assurance. Il a toutefois indiqué qu’il était trop tôt pour donner plus de détails sur le sujet.