Les catastrophes naturelles s’accumulent aux quatre coins du monde cet automne. Cette fois-ci, ce sont des incendies en Californie qui forceront les assureurs à délier les cordons de leur bourse. Aon a publié ce matin un rapport dans lequel la firme estime que la facture des assureurs se chiffrera dans les milliards de dollars (G$). Jusqu’à quel point ? Trop tôt pour le dire, puisque les flammes brulent toujours.

Trois incendies distincts dévastent la Californie à l’heure actuelle : Camp Fire, Woolsey Fire et Hill Fire. Le Camp Fire, qui a notamment dévasté la ville de Paradise, a détruit 6 543 habitations et 260 commerces, en plus de tuer 29 personnes. Les autorités californiennes rapportent aussi, selon Aon, que 228 personnes manquent à l’appel. Il est déjà acquis que le Camp Fire sera l’incendie le plus dévastateur à avoir frappé la Californie dans son histoire, ajoute la firme.

De record en record

Depuis 1990, les pertes assurées ont dépassé neuf fois le cap du milliard de dollars en Californie. Toutefois, elles ont dépassé ce cap au cours des quatre dernières années, en incluant 2018, qui n’est pas terminée.

Le record de pertes assurées a été enregistré en 2017, alors que les assureurs ont versé près de 16 G$ pour couvrir des feux de brousse aux États-Unis. Il est à noter que ces montants ont presque tous été versés pour couvrir des évènements survenus en Californie, et ce, du début octobre à la fin de décembre.



Les causes

Plusieurs facteurs expliquent que la Californie s’embrase à l’heure actuelle. Tout d’abord, plusieurs régions de cet état ont reçu, depuis le 1er octobre, aussi peu que 5 % de la moyenne de précipitations habituelles. De plus, depuis le 8 novembre, il vente fort en Californie, avec des rafales atteignant parfois 90 kilomètres à l’heure. Cela aide à la propagation des flammes. La végétation qui se meurt leur donne aussi du combustible.

Aon a aussi dressé une liste de facteurs humains. Le changement climatique y occupe une place importante. Tout comme une mauvaise adaptation à la nouvelle réalité qui vient avec. En plus, la Californie connait une croissance de population dans des zones jugées à risque pour les feux de brousse, ce qui entraine aussi une hausse de la construction immobilière.

Le tiers des habitations à risque

Un rapport du California Insurance Department estimait en 2010 que 32,6 % des habitations de l’état étaient dans des zones à risque pour les feux de brousse, ce qui représentait il y a huit ans 4,46 millions d’immeubles. Comme la population s’est accrue depuis ce temps, il est fort probable que ces chiffres soient à la hausse, dit Aon. « La hausse croissante de l’exposition aux feux et de la population dans ces régions signifie qu’il y a plus de chances que des catastrophes couteuses y surviennent », indique Aon dans son rapport.



L’équivalent de 440 000 terrains de soccer brulé

Aon affirme aussi que le record d’acres brulées en Californie en une année a été battu… en 2018. Depuis le début de l’année, Aon estime que 1,56 million d’acres ont brulé en Californie, ou encore 631 000 hectares pour ceux qui préfèrent l’ancienne mesure.

Pour les amateurs de sport, cela correspond grosso modo à plus de 440 000 terrains de soccer, a calculé le Journal de l’assurance. Ou encore à plus de 760 millions d’espaces de stationnement…