L’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP) a répondu à l’appel des provinces qui sollicitaient des commentaires sur diverses stratégies d’adaptation et documents de réflexion. Dans sa réponse, elle indique que l’effet immédiat des changements climatiques (tempêtes, inondations, sécheresses et feux de forêt plus fréquents et plus graves) est évident pour les assureurs de dommages, mais que les assureurs de personnes surveillent eux aussi les incidences de ces changements sur la mortalité, la morbidité, la santé publique, les moyens de subsistance et les inégalités.
« Il serait utile d’avoir plus de données à évaluer afin de déterminer les collectivités qui sont exposées aux risques climatiques, que ce soit en raison de phénomènes météorologiques extrêmes ou de facteurs démographiques, et ainsi de comprendre si certaines régions ou populations présentent un déficit de protection en matière d’assurance de personnes susceptible de s’aggraver avec les changements climatiques », écrit l’ACCAP dans son mémoire en réponse au projet stratégique d’adaptation et de préparation aux changements climatiques de la Colombie-Britannique.
Des produits et des actifs durables
« Par ailleurs, en tant qu’investisseur à long terme important de l’économie canadienne, le secteur des assurances de personnes peut jouer un rôle important dans la transition du pays vers une économie sobre en carbone. Les assureurs de personnes canadiens ont déjà investi plus de 75 milliards de dollars dans des produits et des actifs durables. Moyennant les bonnes conditions réglementaires, le secteur peut agir en tant que partenaire important du gouvernement dans la lutte contre les changements climatiques et dans la promotion de la résilience. »
Les auteurs du rapport ajoutent que le secteur est bien placé pour contribuer à la transition en investissant dans des projets d’infrastructures durables. « L’industrie est prête à collaborer avec le gouvernement pour remédier au manque d’actifs durables dans lesquels investir, comme des infrastructures, des installations de production d’électricité propre et des projets de transition climatique. »
L’ACCAP souligne les investissements nécessaires dans les transports publics, les routes, les hôpitaux et les écoles, en plus des projets d’énergie renouvelable et des solutions naturelles visant à réduire les émissions. Puis, elle note que les assureurs vie canadiens sont une source importante de financement à long terme pour le développement et le réaménagement d’infrastructures, puisqu’ils ont participé à des projets allant de la construction de routes aux systèmes de traitement des eaux usées, en passant par les transports en commun. En 2019, les assureurs de personnes ont investi plus de 52 milliards de dollars dans les infrastructures nationales.
Des partenaires financiers idéaux
« Comme ils peuvent s’engager à assurer un financement à long terme tout au long des phases de conception, de construction, d’entretien et d’exploitation, les assureurs vie sont des partenaires financiers idéaux pour les projets d’infrastructures en partenariat public-privé », peut-on lire dans le mémoire. « La majeure partie du déficit d’infrastructures de 400 milliards de dollars du Canada se situant au niveau des petites administrations municipales, une approche plus nuancée est nécessaire pour s’attaquer à ce segment en particulier. Tous les paliers de gouvernement et le secteur privé doivent collaborer activement afin d’élaborer un plan global à long terme pour financer et combler les besoins relevés à l’échelle locale, ce qui permettra d’accélérer la mise en marche des projets et de réduire le déficit d’infrastructures. »
En conclusion : « Nous recommandons au gouvernement de tirer parti de la capacité d’investissement de notre industrie pour élargir et accélérer les projets d’infrastructures à long terme », écrit l’ACCAP. « Nous encourageons le gouvernement à élaborer des politiques et à proposer des règlements pour encourager le secteur privé à investir dans les infrastructures. »