La COVID-19 a eu un impact sur les activités de l’industrie de l’assurance au Québec et au Canada. Les bannières en assurance de dommages n’ont pas été épargnées. D’après les dirigeants de celles-ci, des impacts se sont faits sentir à plusieurs niveaux, ont-ils indiqué au Portail de l’assurance.

Les demandes des clients, autant les nouveaux que les anciens, sont importantes, indique Mario D’Avirro, président de CourtiersNet. « Une fois que la COVID-19 va disparaitre, disons que la moitié de l’ouvrage qu’on fait maintenant ne sera plus là. Notre temps de disponibilité va ainsi augmenter », dit-il.

Les compagnies d’assuranceont annoncé plusieurs mesures d’aide pour leurs assurés , au cours des derniers mois, dit Pierre Dansereau, président de CourtiersUnis. Il explique que ses courtiers membres ont reçu beaucoup de demandes à cet effet.

Par exemple, des assureurs ont annoncé qu’ils allaient rembourser des primes en assurance automobile en raison de la baisse de la distance parcourue causée par le confinement. « C’est évident qu’ils retournent les primes. Il ny a plus dauto sur les routes. Il y a aussi beaucoup moins de risques dans certains segments », affirme Lucie Decelles, présidente d’Assurancia.

Les rabais offerts par les assureurs à leurs clients ont néanmoins permis à certains de générer du nouveau volume, indique Jimmy Barbour le président d’AssurUni. Selon lui, cela permettait à ses courtiers membres d’appeler leurs clients. Mais aussi de s’assurer qu’ils recevaient leurs rabais « pour faire une mise à jour de leur dossier et pour en même temps être capables d’aller chercher le produit qu’ils ne couvraient pas ».

Le risque peut se réaliser

En plus des rabais, Lucie Decelles soutient que la pandémie permet de montrer aux clients que certains risques, peu importe leur degré de réalisation, peuvent survenir à tout moment.

« Que ça soit en assurance ou ailleurs, personne ne s’attendait à ce qu’une telle pandémie survienne et il sera difficile de se relever après la pandémie, mais cela le sera beaucoup moins que si demain un tremblement de terre nous frappait », dit-elle.

D’après elle, c’est le moment d’expliquer au client l’importance d’une protection contre les séismes, par exemple. Ce serait même plus facile de vendre ces protections aujourd’hui, en temps de pandémie, explique-t-elle. « Le client va se dire qu’un tremblement de terre n’arrivera jamais, mais on disait la même chose d’une pandémie. »

Entreprises et « centres d’influence » 

Bernard Laporte, président d’Intergroupe dit que certains courtiers ont eu plus de difficultés lors de la crise. Pour lui, les membres ayant des portefeuilles en assurance automobile et en assurance des entreprises pour les bars, les restaurants, et certains commerces, sont plus touchés.

Pour Benoit Frenette, directeur, service des entreprises, chez AssurExperts, le mode de fonctionnement sera repensé pour certains secteurs en assurance des entreprises.

« C’est sûr qu’il y a des entreprises qui en souffrent énormément. Par exemple, les compagnies de transport, les restaurants, les professionnels de la santé ou encore les physiothérapeutes. Des entreprises nous ont demandé de réduire leurs protections », renchérit Lucie Decelles.

Jimmy Barbour ajoute que certains « centres d’influence » qui vendent des produits d’assurance, comme les notaires et les concessionnaires automobiles, n’étaient pas ouverts pendant une bonne période de temps. Le tout venait diminuer le nombre de nouvelles affaires, dit-il.

Courts renouvèlements

Selon Yannick Jetté, président du Groupe Jetté, l’impact du coronavirus sur l’industrie « ne sera pas perçu » maintenant, mais bien dans le futur. « Ça dépendra de la reprise économique, mais on ne peut pas prédire l’avenir. La situation économique se détériore de manière importante. Elle sera difficile à relancer. C’est sûr que les compagnies d’assurance vont avoir plus de craintes en ce qui a trait à l’assurance pour certains commerces », dit-il.

Il explique que présentement, les entreprises se voient offrir des renouvèlements par les assureurs, mais que certains d’entre eux offrent des renouvèlements de seulement six mois et non d’une année complète.

« Ils disent que c’est pour aider les clients avec la même tarification, mais ils se laissent un six mois pour analyser l’état de la détérioration des risques. Si selon toute vraisemblance, certains secteurs ne se sont pas repositionnés, je pense qu’on pourrait avoir de plus longs renouvèlements », dit M. Jetté.

Cet article est un Complément au magazine de l'édition de juin 2020 du Journal de l'assurance, disponible en version numérique et gratuite ICI.