Northbridge et le courtage ont un objectif commun, a affirmé Jean-François Béliveau, vice-président principal de l’assureur au Québec, lors du panel des dirigeants du congrès du Regroupement des cabinets de courtage d’assurance du Québec (RCCAQ).
Quel est-il ? Gagner des parts de marché sur les directs, dit M. Béliveau. « Nous voulons faire en sorte que les courtiers aient accès à des produits compétitifs », a-t-il aussi précisé.
Il affirme que la philosophie de Northbridge au Québec sert bien l’entreprise. L’assureur affiche une croissance de près de 15 % de son volume depuis 2015, ce qui le porte à 350 millions de dollars (M$). Il a d’ailleurs révélé que sa maison-mère Fairfax bonifie sa plateforme mondiale de souscription pour les courtiers ayant des activités à l’international.
M. Béliveau ajoute que le courtage ne doit pas renoncer à renverser la tendance dans la bataille des parts de marché. Il en tient pour preuve le fait que le courtage a su sécuriser ses parts en assurance des entreprises. Il n’est donc pas trop tard pour qu’ils s’adaptent dans ce segment de marché.
Le virage numérique pourra renforcer la valeur ajoutée des courtiers, ainsi que leur rôle professionnel, dit M. Béliveau. Les courtiers ont l’avantage du jeu en assurance des entreprises, ajoute-t-il, spécifiant que la barrière à l’entrée de ce marché est de plus en plus solide. « La technologie va aider les courtiers à gagner la bataille des parts de marché », dit-il.
La technologie peut-elle toutefois cohabiter avec la proximité que le courtier a avec le client ? Oui, dit M. Béliveau.
« Le courtier a déjà cette relation de proximité avec le client, qui vient d’une relation de confiance, découlant de son expertise. Il faut préserver cela. Est-ce qu’un pilote de course peut faire équipe avec sa voiture ? Les deux se complètent. C’est la même chose pour le courtier avec la technologie. »
La situation en assurance des entreprises
Le manque de capacité reste l’un des principaux enjeux du côté de l’assurance des entreprises, dit M. Béliveau. Ce n’est toutefois pas un manque de capital, précise-t-il. C’est plutôt le résultat d’un profit insuffisant, affirme-t-il.
« Depuis 2015, l’industrie connait une érosion de ses profits année après année. Au Canada, c’est devenu la norme que le cout des catastrophes naturelles excède un milliard de dollars. L’érosion des profits est le reflet de cette sinistralité. »
Il faut donc maintenir une tarification qui permet de financer ces pertes, a ajouté M. Béliveau. Il affirme toutefois que Northbridge ne se retirera pas de segments de marché malgré la pandémie de COVID-19, bien que certains peuvent présenter des défis.