Denis Dubois dit que Desjardins Assurance tire de grands bénéfices de la relation qu’il a établie avec State Farm. Il promet que cette relation permettra d’intégrer des éléments perturbateurs dans le marché canadien.

Le chef de la direction note aussi que Desjardins a une relation de 25 ans avec l’assureur Crédit Mutuel, établi en France, et qui est actionnaire à hauteur de 10 % de Desjardins Groupe d’assurances générales (DGAG). « Nous sommes en interaction avec eux. C’est un élément hyperfondamental. Desjardins n’est pas un joueur global en assurance, mais nous avons accès à eux. »

Grâce à ses liens avec State Farm, Desjardins a pu devenir membre de l’International Impact Factor Services (IIFS), l’organisme qui chapeaute l’implantation des voitures autonomes aux États-Unis. Desjardins a été le premier assureur membre au Canada. D’autres ont suivi par la suite.

« Ça nous permet d’avoir accès à des joueurs importants, notamment dans Silicon Valley. Sans l’aide de State Farm, il aurait été difficile d’y accéder. »

L’acquisition de State Farm a toutefois eu un impact sur une autre transaction réalisée plus tôt, soit celle de Western Financial. Après avoir acquis le réseau d’agents de State Farm au Canada, un questionnement s’est imposé chez Desjardins. Était-il encore nécessaire de disposer d’un réseau de courtiers en Western Financial, qui représentait un autre mode de distribution qui n’est pas représenté ailleurs au sein de la compagnie ?

« Lorsque nous avons fait la transaction, elle avait plein de sens compte tenu de nos ambitions hors Québec. Il n’y avait pas d’intégration à faire, puisque c’était un réseau. Puis State Farm est arrivé. Il fallait voir si on voulait garder tous ces réseaux. Le courtage présente une approche très différente de la distribution directe. Et on savait qu’on devrait réaliser d’importants investissements technologiques. Nous en sommes venus à la conclusion qu’il fallait garder notre focus. Garder Western Financial aurait présenté un risque qu’on s’éparpille. On ne s’est pas trompé. Nous n’avons pas de regrets en ce qui a trait à l’épisode Western Financial. » Cette dernière a été revendue à une filiale de Wawanesa.

Et quand il parle de l’acquisition de State Farm, M. Dubois note plusieurs avantages. Le plus important qu’il identifie est toutefois celui de la taille. Avoir accès à un réseau qui distribue plus d’un produit en est un autre, ce dont sa compagnie sœur en assurance vie Desjardins Sécurité financière tire profit. Vient ensuite la capacité de réaliser des partenariats stratégiques.

« En indemnisation, on peut réaliser des ententes gagnantes, en plus d’une meilleure capacité à faire face aux catastrophes. Si jamais on vit un Fort McMurray au Québec, on sera capable de mobiliser nos 2 600 employés en indemnisation », dit-il.

Autre avantage indirect : l’acquisition a donné de la notoriété à la marque Desjardins hors Québec. « Dès l’annonce de la transaction, nos gens en recrutement à Toronto recevaient dix fois plus de curriculum vitae qu’à l’habitude. »

En fin de compte, l’intégration des activités de State Farm aura été un processus de cinq ans. « Ce fut difficile et exigeant, vu le niveau de complexité important, considérant que nous devions agencer nos systèmes à des systèmes américains. Il a fallu le faire fil par fil. Le volet culturel a présenté ces défis aussi pour nos gens. Ça demande des efforts. »