Pour les trois prochaines années, les priorités du Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) seront notamment de jouer un plus grand rôle et d’exercer une plus grande influence dans l’élaboration des politiques publiques, de développer sa propre culture, de dialoguer avec les intervenants, de moderniser son cadre de surveillance (d’ici avril 2024), et d’améliorer ses méthodes de collecte de données.   

Dans son Plan stratégique de 2022-2025, l’organisme de réglementation décrit ce qu’il compte faire pour se transformer et énonce les mesures qu’il prendra pour contribuer à accroître la confiance du public envers le système financier du pays.   

Risques émergents  

« Si le BSIF a tiré des leçons des crises financières antérieures et des précédents épisodes de volatilité, il n’en demeure pas moins qu’il doit s’adapter aux risques émergents auxquels le secteur financier est confronté. Ce plan stratégique transformationnel mettra, délibérément et méthodiquement, le BSIF en position de répondre à des risques nouveaux et tenaces. Il permettra aussi de renforcer la capacité du Bureau à cerner rapidement les risques et à réagir promptement et avec autorité aux problèmes les plus urgents auxquels fait face le système financier canadien », peut-on lire dans le communiqué annonçant la publication du plan.   

Le BSIF ajoute qu’il devait se doter d’un plan parce que son rôle devient plus évident pour la population canadienne. « À mesure que la participation de l’organisme aux dossiers de politique publique s’intensifie, le plan stratégique aidera le Bureau à élaborer des réponses prudentielles efficaces et adaptées aux axes de risques émergents et en développement avec lesquels le système financier canadien doit composer. »  

Gestion de données et analytique  

Le BSIF, qui réglemente plus de 400 institutions financières et quelque 1 200 régimes de retraite, a articulé son plan autour de plusieurs axes : sa culture, le risque, sa stratégie et sa gouvernance, le rapprochement des principaux acteurs, l’innovation en matière de politiques, son cadre de surveillance, et la gestion et l’analytique des données (son objectif étant d’être reconnu pour être axé sur la gestion et l’analytique des données). « Bien que notre plan stratégique soit principalement axé sur notre transformation, la poursuite de notre tradition d’excellence par l’exercice de nos activités courantes demeure au cœur de notre action », précise l’organisme de réglementation.   

S’appuyant sur le Plan directeur de 2022-2025 de la transformation du BSIF, le plan stratégique détaille chaque élément, définit l’orientation de l’organisme, énonce les initiatives en cours et décrit les critères de réussite qui seront utilisés.   

Risques complexes et interdépendants  

Le BSIF accorde une importance particulière au risque, affirmant qu’« il est évident que les risques auxquels nous faisons face sont maintenant plus complexes et interreliés que jamais ». « La volatilité proviendra manifestement de plusieurs sources identifiables », poursuit le BSIF, qui cite les changements climatiques et la numérisation comme étant deux grandes préoccupations. « Nous pouvons toutefois nous attendre à ce qu’une part de l’incertitude émerge d’autres sources qui ne sont pas encore connues. »   

Entre autres initiatives, l’organisme de réglementation compte mettre sur pied un nouveau bureau de la transformation. Il compte par ailleurs établir un bureau du dirigeant principal de la stratégie et du risque, indépendant et bien doté en ressources, pour prendre des décisions éclairées par sa propension à prendre des risques et déléguées aux personnes les plus compétentes. De plus, il a l’intention d’exercer une influence proactive sur l’élaboration des politiques et envisage la création d’un conseil consultatif indépendant et externe inspiré d’un conseil d’administration qui serait chargé d’examiner les risques. Parmi les autres mesures, il prévoit d’établir une fonction officielle de rapports stratégiques avec les intervenants, d’élargir son suivi des intervenants, et d’élaborer un plan concret de rapprochement des principaux acteurs pour chaque enjeu ou risque stratégique.   

Plus de transparence  

Le surintendant et l’actuaire en chef sont également appelés à jouer un rôle plus important, puisque le BSIF souhaite accroître les possibilités d’être plus transparent avec le public et les intervenants. Enfin, il prévoit de créer un comité consultatif sur l’analytique « à l’appui de l’amélioration continue de nos capacités en matière de gestion et d’analytique des données ».  

« Le Plan stratégique de 2022-2025 du Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) représente l’étape suivante de notre transformation. Il énonce non seulement nos objectifs et nos priorités pour les trois prochaines années, mais aussi les mesures concrètes que nous prendrons pour continuer d’accroître la confiance du public envers le système financier du Canada. »