Le rapport du plus récent sondage annuel de l’Institut Fraser auprès des médecins révèle que le temps d’attente médian s’est allongé entre le moment où un patient est orienté par un médecin généraliste et celui où il reçoit un traitement. Intitulé Waiting Your Turn: Wait Times for Health Care in Canada, 2024 Report, il souligne également des écarts importants entre les provinces selon la spécialisation.
Selon ce rapport, le délai médian atteint 30 semaines dans 12 catégories de médecine spécialistes. Il est en hausse par rapport au délai médian de 27,7 semaines observé en 2023. Le délai médian atteignait 20,9 semaines en 2019.
Le délai médian constaté en 2024 est plus du triple que celui de 9,3 semaines, enregistré en 1993, année où l’Institut Fraser a commencé à suivre les temps d’attente. L’Institut Fraser a effectué le sondage auprès de 1 973 médecins représentant 12 spécialités médicales, dans 10 provinces,
Moins long en Ontario
L’Ontario a affiché le délai d’attente médian le plus court, soit 23,6 semaines. Il s’agit tout de même d’une augmentation par rapport au délai de 21,6 semaines observé dans la province en 2023.
Le Québec arrive deuxième au chapitre du plus court délai d’attente en 2024, avec une médiane de 28,9 semaines.
En revanche, l’Île-du-Prince-Édouard a enregistré le délai médian le plus long, soit 77,4 semaines. Les auteurs du rapport appellent toutefois à interpréter cette donnée avec prudence, en raison du nombre réduit de réponses obtenues dans cette province. En 2023, le délai rapporté à l’Île-du-Prince-Édouard s’est établi à 55,2 semaines.
Le Nouveau-Brunswick affiche le deuxième plus long délai d’attente médian en 2024, soit 69,4 semaines. Un allongement marqué par rapport au délai de 52,6 semaines observé l’année précédente.
Chirurgies orthopédiques en tête
Le rapport révèle que les délais les plus longs surviennent pour les chirurgies orthopédiques (médiane de 57,5 semaines) et les neurochirurgies (médiane de 46,2 semaines).
Quant aux délais les plus courts, ils concernent les traitements d’oncologie médicale et de radiothérapie, avec des médianes de respectivement 4,5 et 4,7 semaines.
Pour les technologies diagnostiques, le temps d’attente le plus long s’observe pour les tomodensitogrammes (8,1 semaines), les IRM ou imageries par résonance magnétique (16,2 semaines) et les échographies (5,2 semaines).
Délais non raisonnables selon les médecins
Ces 30 semaines d’attente médiane se décomposent en 15 semaines entre le moment de l’aiguillage par un généraliste et la consultation avec un spécialiste, puis 15 semaines supplémentaires avant le traitement. « Après avoir vu un spécialiste, les patients canadiens ont attendu en moyenne 6,3 semaines de plus que ce que les médecins considèrent comme cliniquement raisonnable, soit 8,6 semaines », précise le rapport.
« Les recherches ont maintes fois démontré que les temps d’attente pour des soins médicalement nécessaires ne sont pas de simples désagréments. Ils peuvent, et ont souvent, des conséquences graves », avertissent les auteurs. « Les résultats du sondage de cette année montrent que malgré les stratégies provinciales visant à réduire les délais et les dépenses élevées en santé, il est clair que les patients au Canada continuent d’attendre trop longtemps pour des traitements médicalement nécessaires. »