Les courtiers qui espéraient en finir dans les prochains mois risquent de devoir être un peu plus patients que prévu.

Le réassureur Munich Re a affirmé en début de semaine s’attendre à ce que le marché dur persiste pour encore quelque temps.

L’entreprise établie en Allemagne pointe du doigt les bas taux d’intérêt qui perdure et qui ont un impact sur la rentabilité des réassureurs, mais aussi les longues années au cours desquelles les réassureurs n’ont pas suffisamment tarifé leurs traités de couverture. Tout cela sans compter les effets de la pandémie de COVID-19, précise Munich Re.

Ce rattrapage fait en sorte que les traités seront plus dispendieux, amenant du coup une hausse des primes d’assurance, anticipe le réassureur. Munich Re affirme d’ailleurs qu’il fera en sorte de tarifer adéquatement ses traités en fonction des risques qui lui sont présentés lors de la prochaine ronde de renouvellement du 1er janvier. La hausse sera plus marquée pour toutes les affaires ayant trait à la responsabilité de tiers parties, précise le réassureur.

« Nous ne pouvons compter sur une hausse des taux d’intérêts pour améliorer le rendement de nos investissements à faible risque. Nous ne pouvons non plus espérer une diminution des réclamations. Nos revenus doivent donc venir de la souscription de nos traités, et ce, incluant nos affaires à long terme. », dit Doris Höpke, membre du comité de direction du réassureur.

Perte de 800 M€

Le réassureur prévoit déjà afficher une perte de 800 millions d’euros (M€), soit 1,2 milliard de dollars (G$) canadiens au troisième trimestre de 2020, et ce, uniquement pour ses affaires en réassurance. Munich Re prévoit dégager un bénéfice de 200 M€, soit 310 millions de dollars (M$) canadiens, attribuable à la bonne performance de sa filiale de gestions d’actifs ERGO. Le tout sera confirmé le 5 novembre, alors que le réassureur divulguera officiellement ses résultats.

La pandémie est liée à cette perte en réassurance, principalement attribuable à l’anulation d’évènements, mais aussi d’autres affaires, tant en assurance de dommages qu’en assurance de personnes. Les catastrophes naturelles ont aussi pesé dans la balance, tout comme d’autres sinistres majeurs, tel que l’explosion au port de Beyrouth, au Liban.

L’opportunité liée au cyberrisque

Munich Re a toutefois identifié un segment dans lequel il s’attend à connaitre de la croissance au cours des prochaines années, soit celui du cyberrisque. Avec le confinement lié à la pandémie, les attaques cybernétique sont connu une hausse fulgurante. Le réassureur donc s’attèle donc à la tâche d’évaluer les risques que courent les individus et les entreprises face à la cybermenace.

Le réassureur révèle avoir dédié une équipe comptant 130 personnes à bien estimer les tendances de réclamations de ce segment dans le but de bien en identifier les risques, les conditions de souscription et la tarification adéquate.

« Il s’agit de l’un de nos plus importants segments stratégiques de croissance. Comme la pandémie accélère la digitalisation des entreprises, ce marché devait connaitre une croissance robuste, que nous estimons à 7 G$ en 2020 et qui passera à 25 G$ en 2025 », affirme le réassureur.