Les feux qui ravagent présentement l’Australie pourraient couter près de 2 milliards de dollars australiens (G$ AU) de réclamations aux assureurs IARD du pays, au premier trimestre de 2020, estime l’agence de notation DBRS. Celle-ci considère que les estimations actuelles sont relativement faibles par rapport aux dégâts causés.
Les résultats du premier quart de 2020 devraient être négatifs, et ce, malgré les gains enregistrés au cours de l’exercice, prévoient DBRS. Cependant, les pertes encourues devraient être absorbées tout au long de l’année et devraient n’avoir aucun impact sur la capitalisation, surtout s’il n’y a aucune autre catastrophe majeure d’ici la fin de l’année. Historiquement, les catastrophes naturelles qui causent des pertes aux assureurs IARD australiens surviennent principalement au premier et au dernier trimestre.
En se basant sur les résultats des dernières années, DBRS estime que les assureurs australiens seront en mesure de générer au minimum 2 G$ AU en revenus de placement cette année, ce qui est donc suffisant pour couvrir les pertes des feux et des tempêtes de grêles qui ont récemment touché le sud-est du pays. Les premières estimations de l’industrie situent le coût assuré des incendies de forêt actuels entre 400 et 500 millions de dollars australiens (M$ AU).
Peu de maisons touchées malgré l’étendue des dégâts
Les zones géographiques touchées par les feux saisonniers sont vastes. Ils ont brûlé jusqu’à présent 10 millions d’hectares, majoritairement en Nouvelle-Galles-du-Sud, en Australie-Méridionale, à Victoria et dans le Queensland. Ceci dit, l’estimation actuelle des pertes assurées devrait rester gérable pour les assureurs IARD australiens, dit la firme DBRS.
Pour le moment, les zones incendiées comptent très peu d’habitations ou d’édifices, malgré l’immensité des dégâts causés, indique Aon. Les zones ravagées par les feux actuellement en cours ne toucheraient que 0,1 maison par Km2. Le conseil d’assurance de l’Australie a indiqué le 14 janvier que cela représentait plus de 2 600 maisons détruites. Les pertes relatives à cet événement atteindraient 1,4 G$ AU. Elles pourraient devenir parmi les événements les plus dispendieux de l’histoire de l’Australie, une fois les feux éteints.
Événements survenus depuis 2013
Feux historiquement couteux
À titre comparatif, les derniers feux qui ont touché la Californie auraient détruit de 30 à 40 bâtiments par km2 et auraient couté approximativement 47 G$ AU aux assureurs américains.
Autre point de comparaison : c’était un bâtiment par km2 qui était ravagé par les feux de brousse, lors du samedi noir, en 2009, en Australie.
Se sortir la tête de l’eau
La fréquence et la gravité croissantes des catastrophes naturelles en Australie, et dans de nombreux autres pays, créeront des défis supplémentaires pour l’industrie, ce qui pourrait restreindre les couvertures ou rendre la protection d’assurance inabordable dans certaines zones.
Les feux brulent actuellement en Australie-Méridionale et des avertissements sont toujours en vigueur en Nouvelles-Galles du Sud. Récemment, la région du sud-est a été touchée par des tempêtes de grêle et de vents ayant causé des dommages supplémentaires. Il n’a pas encore été déterminé si ceux-ci étaient influencés par les incendies de forêt en cours. Les températures élevées, la sécheresse et les forts vents ont cependant contribué à l’essor des feux.
Des avertissements plus fréquents
L’équipe de recherche de l’Organisation australienne de recherche scientifique et industrielle du Commonwealth prévient que la fréquence combinée des jours avec un avertissement de feu de forêt très élevé à extrême augmentera. Elle serait de 15 % à 70 % d’ici 2050. Cette fréquence est de 4 % à 25 % en 2020.
Le risque d’inondation sur les côtes nord et ouest de l’Australie et les cyclones tropicaux avec de grandes quantités de précipitations sont à surveiller.