Les experts en risques climatiques physiques, XDI (Cross Dependency Initiative), ont publié une analyse portant sur plus de 200 000 hôpitaux dans le monde. Ils révèlent, entre autres, qu’un hôpital sur douze pourrait être totalement ou partiellement fermé en raison d’événements météorologiques extrêmes liés au changement climatique si les pays ne parviennent pas à réduire les émissions de combustibles fossiles. 

« Les communautés confrontées à des ouragans, des tempêtes violentes, des inondations, des incendies de forêt et d’autres catastrophes pourraient être privées de soins hospitaliers d’urgence au moment où elles en ont le plus besoin », écrivent les chercheurs dans une note accompagnant le rapport 2023 XDI Global Hospital Infrastructure Physical Climate Risk Report.

« Sans une réduction rapide des combustibles fossiles, les risques pour la santé globale seront encore exacerbés, car des milliers d’hôpitaux ne seront plus en mesure de fournir des services en cas de crise. »

Hausse de la mortalité  

Les auteurs soulignent que la fermeture forcée des hôpitaux peut entraîner une morbidité et une mortalité humaines importantes en cas d’urgence. Dans le cadre du rapport, XDI publie les noms, les lieux et les niveaux de risque de chaque hôpital pris en compte dans l’analyse.

« L’objectif de XDI est d’accélérer l’action sur le changement climatique en intégrant les données sur les risques climatiques matériels dans toutes les décisions », peut-on lire dans le rapport.

« XDI estime que les données sur les risques climatiques matériels doivent être accessibles et comprises par tout le monde, y compris les particuliers et les organisations de la société civile.

XDI fait partie du Climate Risk Group, un groupe d’entreprises qui quantifient les coûts du changement climatique.

Les auteurs affirment qu’en l’absence d’une suppression progressive des combustibles fossiles, 16 245 des hôpitaux analysés seront exposés à un risque élevé de fermeture totale ou partielle en raison d’événements météorologiques extrêmes d’ici la fin du siècle. « Un bâtiment résidentiel ou commercial présentant ce niveau de risque serait considéré comme non assurable », écrivent-ils.

En limitant le réchauffement climatique à 1,8 degré Celsius, ils affirment que le risque de dommages aux infrastructures hospitalières serait réduit de moitié. Ils ajoutent que le risque de dommages causés aux hôpitaux par des phénomènes météorologiques extrêmes a déjà augmenté de 41 % depuis 1990 en raison des émissions de gaz à effet de serre. 

Au Canada 

Les principaux risques aujourd’hui et d’ici 2050, à l’échelle mondiale, sont les inondations fluviales, les inondations côtières et les inondations par les eaux à la surface. Au Canada, c’est au Nouveau-Brunswick, au Nunavut, à Terre-Neuve-et-Labrador et en Colombie-Britannique que l’on observera la plus forte augmentation des risques pour les infrastructures hospitalières d’ici à 2100.

Dans un scénario d’émissions élevées, le risque de dommages devrait augmenter de 44 %. Dans un scénario de faibles émissions, cette augmentation tombe à 22 %. Au Canada, les principaux risques de dommages sont aujourd’hui les inondations fluviales, les inondations par les eaux à la surface et les vents extrêmes. En 2050, les vents extrêmes devraient être remplacés par les inondations côtières.