Les employés continuent de travailler malgré des problèmes de santé mentale, révèle un rapport d'enquête du Conference Board of Canada publié le 9 août 2023.
Intitulé Why Employees Choose Work Over Wellness: The Links Between Absence Policies, Attendance, and Mental Health, le rapport d’enquête du Conference Board a sondé 977 employés au Canada et 135 entreprises. Il éclaire sur les motifs des employés et sur les façons dont les entreprises peuvent améliorer leurs pratiques pour renforcer la santé et la productivité des employés.
Les résultats ont entre autres révélé que 63 % des employés continueraient à travailler malgré des problèmes de santé mentale, car ils estiment que ceux-ci ne justifient pas un congé. Le rapport indique que près d'un quart des employés sondés ressentent toujours une stigmatisation autour de la santé mentale dans leur organisation.
« Quand les employés se sentent limités par les politiques et les pratiques de leur entreprise à l’idée de prendre du temps pour leur bien-être mental, ils sont plus susceptibles de se présenter au travail en personne plutôt que de rester chez eux lorsqu'ils vont mal », indique le rapport.
Les données comme levier
Les auteurs du rapport estiment qu’adopter une approche à format unique est dépassé et contre-productif. Ils ajoutent qu'une nouvelle approche basée sur les données s’impose.
Cependant, 81 % des employeurs ne mesurent pas l'impact de leurs politiques d'absentéisme sur la présence au travail, et 88 % n’en surveillent pas l'impact sur la productivité et la rentabilité de l’entreprise.
Le rapport recommande de rassembler des données provenant de diverses sources, y compris des régimes d’assurance collective, pour concevoir de meilleures politiques en regard de l’absentéisme.
Entre autres, les données peuvent servir à réévaluer les politiques de congés payés et de congés de courte durée pour maladie, par exemple en augmentant le nombre consécutif de jours de maladie avant que le congé de courte durée pour maladie ne soit activé.
De vraies vacances
En plus de changer les politiques, le rapport indique que les entreprises devraient contribuer à déstigmatiser les problèmes de santé mentale et encourager la construction de la confiance entre les employés et les gestionnaires. Ils devraient aussi faire en sorte que prendre des temps libres et ne pas travailler pendant les vacances devienne la norme.