Parmi les problèmes potentiels que pose l’arrivée des véhicules autonomes sur le marché canadien, on compte les pertes d’emplois d’agents d’assurance automobile et de représentants en assurance automobile, selon un rapport du Comité sénatorial permanent des transports et des communications. L’étude, commandée par le ministre des Transports Marc Garneau, se base sur 78 témoignages entendus dans le cadre d’une commission portant sur les véhicules autonomes.
En plus des emplois mentionnés, l’étude affirme que des emplois de camionneurs et messagers, chauffeurs de taxi, de bus et de déneigeuse, d’instructeurs de conduite, de conducteurs de dépanneuse et personnel d’atelier de réparation automobile, notamment, pourraient aussi être perdus.
Paysage socioéconomique bouleversé
« Les technologies perturbatrices comme les véhicules autonomes et les véhicules branchés bouleversent le paysage socioéconomique et sont, partout dans le monde, la source de préoccupations en ce qui concerne les pertes d’emplois et l’inégalité économique », cite le rapport.
« Bien que ses effets sur l’économie canadienne ne soient pas entièrement connus, la révolution des véhicules autonomes pourrait “provoquer des pertes d’emplois dans des secteurs ou des domaines qui emploient plus de 1,1 million de Canadiens” », peut-on y lire. Toutefois, les sénateurs nuancent leur propos en soulignant que les pertes seraient contrebalancées par la modification des tâches des emplois concernés.
Changements à l’assurance auto
L’étude explique de même que l’arrivée prochaine des véhicules autonomes entrainera des changements aux contrats, aux tarifs, à la distribution et au traitement des réclamations dans le secteur de l’assurance automobile. Ryan Stein, directeur des politiques pour le Bureau d’assurance du Canada, a témoigné des différents facteurs qui contribueront à ces changements, dans le cadre des consultations sur le sujet.
M. Stein a souligné que l’intégration des véhicules autonomes pourrait mener à une baisse du nombre de collisions, « mais que les couts associés à ces dernières augmenteront ». Il a également cité des données du cabinet d’experts conseils KPMG prévoyant une chute de 35 % à 40 % du taux de collisions et une augmentation de 25 % à 30 % du cout des réparations au cours des dix prochaines années.
À qui la responsabilité ?
D’autres intervenants ont soulevé la question de la responsabilité en cas d’accident, selon l’étude. De son côté, L’Institut d’assurance du Canada a alors expliqué que « l’erreur humaine est la principale cause de collisions depuis l’avènement des véhicules motorisés » et que, par conséquent, « les lois et les procédures d’assurance “se fondent sur l’hypothèse d’une erreur du conducteur” ».
« À long terme, cela remet en question la responsabilité du conducteur, qui pourrait être entièrement transférée au constructeur lorsque les véhicules automatisés deviendront le moyen de transport prédominant », avancent les sénateurs.