Tandis que le monde du courtage se déchire autour de la règle des 20 %, Intact Assurance exhorte le gouvernement de ne pas favoriser un canal de distribution de produits d’assurance au profit d’un autre. Dans le mémoire qu’il a transmis dernièrement au gouvernement du Québec, l’assureur, qui s’est déjà prononcé en faveur de l’abolition de la limite de 20 %, milite en effet pour « un environnement législatif où chaque compétiteur peut se concurrencer à armes égales ».
Saluant la décision du gouvernement de lancer une consultation concernant l’avenir du courtage en assurance de dommages, Intact pense que « la situation actuelle met en relief les avantages compétitifs dont disposent les assureurs directs, qui ont des ressources importantes à investir dans les nouvelles technologies et les outils marketing versus la difficulté des cabinets de courtage à bénéficier des ressources similaires provenant d’un assureur sans risquer de ne plus être considéré comme un courtier ».
« Créer un terrain de jeu égal »
« Il est impératif de modifier le cadre législatif afin que les cabinets de courtages puissent accéder aux ressources qui font le succès de leurs concurrents et qui sont essentielles à leur vitalité, peut-on lire en conclusion du mémoire signé par Jean-François Desautels, premier vice-président, Division du Québec. Cela créerait un terrain de jeu égal où les cabinets de courtage, en jouant bien leurs cartes, pourront occuper un rôle clé dans le maintien d’une offre diversifiée et pertinente pour le consommateur tout en continuant de créer des emplois de qualité dans les régions du Québec. »
L’assureur soutient qu’un entrepreneur doit avoir la liberté de choisir le modèle d’affaires qui lui convient à différents stades de l’évolution de son entreprise. Il se dit en faveur d’une modernisation de la définition du titre de courtier, afin d’assurer qu’il continue d’évoluer.
« La règle crée davantage d’obstacles »
De plus, Intact réitère sa position vis-à-vis de la règle des 20 % dont il demande l’abolition, car il pense qu’elle créera davantage d’obstacles à l’avenir pour les cabinets de courtage qui sont à la recherche des ressources nécessaires pour se moderniser, être compétitifs ou assurer une succession pour leur entreprise.
« De façon plus spécifique, dans un cadre législatif sans limitation, les assureurs pourront faire bénéficier sans réserve les cabinets de courtage de nombreuses ressources technologiques, que ce soit des applications mobiles, des mégadonnées ou divers outils de marketing qui sont susceptibles de permettre aux cabinets de courtage de livrer une concurrence plus solide et répondre aux besoins du consommateur », avance encore le mémoire d’Intact.
Faciliter la relève
Enfin, Intact pense que le soutien d’un assureur envers le plan de succession d’un cabinet de courtage est souvent de nature à faciliter une transition harmonieuse en amenant de la stabilité et les investissements nécessaires. La perspective de pouvoir forger un partenariat sans limitation avec un assureur rendrait l’idée de reprendre ou de fonder un cabinet de courtage un choix beaucoup plus attrayant pour un jeune entrepreneur, selon l’assureur.