La demande en réassurance sous toutes formes demeure vigoureuse, alors que la capacité est abondante et que les réassureurs sont bien placés pour soutenir les assureurs cherchant à croître de manière rentable, indique la firme Aon plc dans un nouveau rapport publié en septembre 2025.
« La dynamique est favorable aux acheteurs de réassurance alors que débute la période de renouvellements du 1er janvier », note le rapport (en anglais) intitulé Snapshot Guide to the Reinsurance Renewal: Buying Power Grows and Market Shift (Guide succinct du renouvellement des contrats de réassurance : augmentation du pouvoir d'achat et évolution du marché).
« Les trois dernières années ont été éprouvantes pour l’industrie de l’assurance, marquées par une fréquence accrue des pertes liées aux catastrophes et par l’inflation économique et sociale, poursuit le document. Cependant, les mesures prises en matière de tarification et de souscription ont permis de rétablir la rentabilité et de renforcer la résilience du secteur. La technologie et les données contribuent également à la pérennité du marché, en fournissant des analyses de risques poussées et en favorisant une prise de décision mieux éclairée. »
Un environnement opérationnel fragile
Le rapport souligne que 40% des pertes liées aux catastrophiques mondiales survenues dans la première moitié de 2025 n’étaient pas assurées. Et bien que les perspectives soient positives, Aon prévient que l’environnement opérationnel demeure fragile, les pertes assurées en 2025 étant déjà 75% plus élevées que la moyenne des huit dernières années. « L’industrie a fait preuve de résilience au cours des dernières années et a démontré sa capacité d’adaptation, mais des événements soudains ou imprévus peuvent rapidement modifier le sentiment et les conditions du marché », avertit le rapport.
Au total, le capital mondial en réassurance a atteint un sommet d’environ 735 milliards de dollars américains ($ US) au 30 juin 2025.
Un éventail plus large de solutions de renouvellement
Parmi les grandes tendances évoquées pour la saison des renouvellements, Aon souligne que les assureurs ont désormais accès à un éventail plus diversifié de capitaux, de produits et de formes de réassurance qui n’étaient pas envisageables il y a un an. « Il s’agit notamment d’opportunités notables en réassurance facultative, en solutions structurées et en obligations catastrophes, ainsi qu’en réassurance proportionnelle ou par traité », indique le rapport.
« Les réassureurs qui connaîtront le plus de succès lors des renouvellements de janvier seront ceux qui feront preuve de créativité et qui s’associeront aux assureurs pour répondre à leurs besoins. Nous observons également un fort appétit des investisseurs pour les obligations catastrophes, les couvertures agrégées et même les risques secondaires. »
Le rapport examine aussi les obligations catastrophes et les titres liés à l’assurance (« insurance-linked securities »).
En assurance de biens, les réassureurs devraient proposer une gamme élargie de structures devenues plus accessibles et concurrentielles au cours de la dernière année, selon Aon. Du côté de la responsabilité civile, le marché reste globalement stable, bien que certains enjeux persistent. Le rapport met l’accent sur les risques aux États-Unis, notamment les jugements dits « excessifs » (appelés « nuclear verdicts » en anglais) et les risques émergents comme ceux liés aux microplastiques, aux logiciels addictifs ou aux aliments ultratransformés.
Croissance et innovation en cyberassurance
Enfin, le rapport indique que les réassureurs sont prêts à soutenir la croissance et l’innovation dans le marché de la cyberassurance. « Lors des renouvellements de 2026, les assureurs auront accès à une gamme élargie de produits et de structures de réassurance, y compris des options plus fines adaptées à des expositions particulières, aux risques catastrophiques et à la volatilité des résultats », peut-on lire. « Le marché sous-jacent de la cyberassurance demeure résilient, malgré dix trimestres consécutifs de baisses tarifaires. »
Le rapport ajoute que les tarifs semblent se stabiliser, alors que les réclamations restent dans les prévisions. « Le paiement moyen par réclamation a chuté de 77% en 2024, malgré une hausse générale de la fréquence des sinistres », précise le rapport.
Bien que le taux de pénétration de la cyberassurance à l’échelle mondiale reste faible par rapport aux expositions, la capacité de réassurance est bien positionnée pour soutenir une croissance soutenue, selon Aon. Le marché mondial de la cyberassurance devrait atteindre 24 milliards $ US d’ici 2029, comparativement à 15 milliards $ aujourd’hui. Toujours selon le rapport, le marché de la cyberréassurance, quant à lui, devrait passer de 6 milliards $ US en primes brutes souscrites à 9 milliards $ US d’ici 2029.