Une autre compagnie d’assurance décide de se retirer du marché de l’assurance automobile des particuliers en Alberta : la Compagnie d’assurance générale CUMIS se retirera du marché le 1er janvier 2026.

La compagnie explique son retrait « en raison des défis persistants sur le marché de l’assurance auto en Alberta, y compris la hausse du coût des réclamations ». Le surintendant des assurances de la province a été mis au courant de l’intention de l’assureur. 

La compagnie annonce aussi son retrait de l'assurance habitation. D’ici la fin de l’année, CUMIS continuera d’offrir des renouvellements, mais elle n’offrira plus de soumissions ni de renouvellements à compter du 1er janvier 2026.

Les polices en vigueur sont maintenues jusqu’à leur expiration. Les titulaires recevront l’information requise avant l’expiration de leur contrat pour obtenir une nouvelle protection.

CUMIS ajoute que le traitement des réclamations n’est pas modifié par la décision et que les demandes d’indemnisation seront traitées et réglées conformément aux conditions de la police. 

Les autres produits et services de CUMIS en Alberta ne sont pas concernés, et le programme d’assurance auto et habitation est conservé dans les autres provinces. 

En habitation aussi 

Pourquoi CUMIS se retire-t-elle aussi du marché de l’assurance habitation? Le communiqué annonçant le retrait souligne que « le programme d’assurance habitation et auto de CUMIS a été conçu pour répondre aux besoins des caisses d’épargne et de crédit et de leurs membres. Ce programme mise sur la commodité de regrouper ses assurances habitation et auto et les rabais qui en découlent ». 

« C’est pourquoi il a été jugé judicieux de se retirer des deux marchés », ajoute la porte-parole Karen Adderley

Co-operators 

CUMIS est une filiale du Groupe Co-operators. Dans son plus récent rapport de gestion pour le trimestre clos le 30 juin 2025, Co-operators précisait ce qui suit dans la section sur la gestion de risques : « L’environnement réglementaire et d’autres facteurs en Alberta présentent également des défis particuliers au maintien de la rentabilité du secteur automobile, ajoutant une autre couche de complexité au paysage de l’industrie. » 

Est-ce que le retrait de CUMIS du marché albertain signifie que Co-operators pourrait faire de même? À la question du Portail de l’assurance, Mme Adderley précise que « cette décision de CUMIS générale ne signifie aucunement que la Compagnie d’assurance générale Co-operators (CGIC) ou ses autres filiales envisagent de se retirer du marché albertain de l’assurance habitation et automobile. Cette décision n’entraîne aucun changement dans l’offre de produits ni dans la présence de CGIC sur le marché ». 

Au ministère des Finances de l’Alberta, la porte-parole du cabinet du ministre Nate Horner précise que CUMIS ne représente que 0,1 % du marché de l’assurance automobile en Alberta.

Le cas albertain 

Depuis 2023, le Bureau d’assurance du Canada (BAC) déplore l’environnement réglementaire qui s’applique à l’assurance automobile en Alberta. Aaron Sutherland, vice-président du BAC pour les régions du Pacifique et des Prairies, fait régulièrement des sorties publiques sur le sujet.

La hausse du coût des réclamations et les frais de litige sont particulièrement élevés dans cette province, soulignait M. Sutherland au premier trimestre de 2024. En septembre 2024, M. Sutherland mentionnait que le très grand volume de réclamations pour des dommages aux véhicules à la suite de la tempête de grêle qui avait touché la région de Calgary le 5 août 2024 risquait de pousser encore plus d’assureurs à fuir la province.

Le 12 septembre 2025, le BAC a répété la même chose pour un autre épisode de grêle survenu le 13 juillet dernier, toujours dans la région de Calgary. Aaron Sutherland a profité de l’occasion pour réitérer la demande de retrait du plafond imposé aux primes des assureurs automobiles. 

L’imposition par le gouvernement albertain d’un plafond sur les hausses de primes est le principal objet de critiques des compagnies d’assurances. Le lobby des courtiers d’assurance de la province a aussi fait une sortie publique sur le sujet durant l’été 2025

Durant la conférence téléphonique avec les analystes financiers sur les résultats du deuxième trimestre, Guillaume Lamy, vice-président principal, assurance des particuliers d’Intact Corporation financière, indiquait que « le principal problème demeure le plafonnement des taux, qui n’est pas lié à l’inflation globale des sinistres et qui affecte la rentabilité du portefeuille de renouvellements. Cela s’inscrit dans la continuité de la tendance évoquée précédemment, et la solution est claire : il faut absolument supprimer le plafonnement ». 

D’autres provinces, notamment l’Ontario, ont entrepris de modifier l’encadrement du marché en raison des hausses de primes imposées aux automobilistes par les assureurs. 

Des précédents 

Plusieurs compagnies d’assurance ont déjà pris la décision de se retirer du marché de l’assurance automobile dans cette province. Zenith Insurance avait lancé le mouvement en 2023, suivi par S&Y Insurance Company en 2024. 

L’assureur direct Sonnet, filiale de Société financière Definity, en a fait l’annonce en juin 2024 et s’est retiré du marché de l’assurance automobile dans cette province le 13 décembre 2024. En juillet 2024, Aviva Canada annonçait aussi son retrait pour sa filiale Aviva Direct, entré en vigueur en janvier 2025. Le retrait de cette compagnie touchait aussi l’assurance habitation

Cela dit, CUMIS est la première compagnie à le faire depuis l’adoption du projet de loi 47 en mai 2025. Cette loi vise surtout à favoriser le règlement plus rapide de réclamations où l’accident a nécessité l’hospitalisation.

La réglementation, qui n’a pas encore été annoncée et qui viendra préciser le fonctionnement du marché, entrera en vigueur en janvier 2027