Lorsqu’elle a lancé J’assure ma cause inc. le 1er novembre 2023, la conseillère en sécurité Chantale Vigneault a officialisé la forme finale d’une idée qui a pris forme il y a cinq ans. 

Décrite comme une solution de financement philanthropique par sa présidente et cofondatrice, J’assure ma cause s’adresse aux résidents du Québec, de l’Ontario et du Nouveau-Brunswick (Lire le dossier spécial de l’assurance vie permanente du Journal de l’assurance de décembre 2023, pages 20 à 28).

En vertu de cette solution, le donateur souscrit une assurance vie et fait de l’organisme de bienfaisance enregistré de son choix le titulaire et le bénéficiaire de l’assurance. Il s’agit d’une vie entière avec participation, souscrite sans examen médical et payable en 10 ans ou en une seule prime. Elle est conçue sur mesure pour J’assure ma cause par Assomption Vie. Le don sous forme de capital au décès peut varier de 5 000 $ à 250 000 $, selon le montant d’assurance choisi et le moment du décès. Le produit a vu le jour en 2021. 

Longue gestation 

Le projet final résulte d’une étroite collaboration entre Chantale Vigneault et l’agent général Groupe Cloutier, entreprise dès 2019. Mme Vigneault relate son parcours. « L’idée a commencé en 2018, puis j’en ai parlé à Groupe Cloutier seulement en septembre 2019, parce que je voulais attendre que l’idée prenne forme dans mon esprit », relate Chantale Vigneault, en entrevue avec le Portail de l’assurance.

Une forme qui s’est modelée au gré d’événements caritatifs. « J’ai eu la chance d’assister à plusieurs levées de fonds et de soirées-bénéfices. Dans ces salles, on rencontre souvent les mêmes gens, la plupart des gens d’affaires bien établis, des gens généreux. Dans ces rencontres, on sent qu’il y a de la solidarité et que tout le monde veut mettre la main à la pâte pour faire mousser les dons », explique-t-elle. 

L’étincelle 

Chantale Vigneault confie que l’histoire d’une famille a été le point de départ et l’inspiration derrière J’assure ma cause. Cette famille est celle d’Ariane Pinette, qui a dû faire appel au soutien d’organismes de bienfaisance pour ses traitements. Sa mère, Chantal Boisvert, a témoigné de l’importance du don. Il est selon elle d’une valeur inestimable pour une famille dans le besoin. « C’est énormément d’argent et d’implication pour une famille comme la nôtre, ayant un enfant différent », ajoute Mme Boisvert. 

La mère devait fréquemment faire de longs allers-retours entre son domicile et l’hôpital. « C’est bien beau que leur parcours soit souligné pendant une soirée et que des montants d’argent soient amassés. Mais l’an prochain, cette famille aura encore les mêmes besoins. Je me suis demandé ce que je pouvais faire de plus et de mieux. Ce que je fais dans la vie, c’est de l’assurance », dit la conseillère. 

Rejoindre le grand public 

L’assurance de dons planifiés existe depuis toujours, selon Chantale Vigneault. Mais elle déplore que ce créneau demeure très peu exploité. Avec J’assure ma cause, Mme Vigneault a voulu rejoindre le grand public, non seulement les milieux aisés. « Beaucoup de gens généreux n’ont pas nécessairement 10 000 $ à mettre dans un contrat d’assurance, ou 100 000 $ à léguer à leur décès », souligne-t-elle.

Mme Vigneault explique le choix d’opter pour un produit à émission simplifiée, donc sans examen médical. « Il fallait que cela soit simple. Les gens sont pressés. En tarification régulière, une demande d’assurance peut prendre un, deux, voire cinq mois à aboutir, si des rapports de médecin ou des tests supplémentaires sont requis. Il faut que ce soit aussi facile et rapide que de faire un don en ligne », insiste-t-elle. 

Cousin de Chantale Vigneault, Jimmy Vigneault a été le premier donateur du programme J’assure ma cause. Il s’est dit emballé par la simplicité avec laquelle il a pu poser son geste. « Je souhaite créer de la richesse autour de moi et J’assure ma cause est un excellent levier financier qui peut faire une différence pour la communauté », pense M. Vigneault. Au-delà du véhicule financier, il voit ce programme comme un engagement qui permet de « léguer un avenir meilleur à la génération qui nous succède ». 

En cas de coup dur 

Chantale Vigneault et Groupe Cloutier ont demandé à Assomption Vie une assurance qui produit rapidement des valeurs de rachat et d’assurance libérée. En cas de coup dur, l’organisme peut racheter son contrat à l’assuré qui ne peut plus payer les primes. « Au lieu d’avoir un capital d’assurance de 10 000 $, l’organisme obtiendra peut-être une valeur de 2 000 $ et le donateur n’aura plus à payer son contrat. Avant 2021, il n’y avait rien de tel sur le marché », soutient Mme Vigneault. 

Avoir le choix 

J’assure ma cause est un cabinet de courtage indépendant affilié à Groupe Cloutier, il distribue les produits d’autres compagnies. Chantale Vigneault dit entre autres utiliser le produit de Canada Vie, appelé Donner au suivant, conçu exclusivement pour les besoins des donateurs. Le produit d’Assomption vie conçu pour les dons planifiés est pour sa part exclusif à J’assure ma cause.

Mme Vigneault signale que tous les produits d’assurance vie permanente peuvent servir à planifier des dons. « Quant au choix, c’est du cas par cas », dit-elle.

Cet article est un Complément au magazine de l'édition de décembre 2023 du Journal de l'assurance.