La situation dans le segment de l’assurance des syndicats de copropriété est tellement difficile en Alberta que le Bureau d’assurance du Canada (BAC) a décidé d’embaucher un expert en gestion de risques pour assister ces entreprises dans le but d’être assurables. Il sera appelé à travailler en proximité avec l’industrie de l’assurance, le gouvernement provincial et les syndicats de copropriété.

Des 9000 copropriétés dans la province, un bon nombre a de la difficulté à avoir accès à de l’assurance ou voit les taux augmenter considérablement, souligne le BAC.

Le rôle de l’expert en gestion de risques inclus d’améliorer la sensibilisation des membres du syndicat de copropriété sur les façons dont les assureurs voient le risque et d’évaluer les propriétés. Il sera appelé à émettre des recommandations sur les actions à prendre afin de réduire les risques de sinistres selon la situation de chacun des syndicats de copropriété. Il pourra aussi offrir des conseils sur comment l’historique de réclamations, les matériaux de construction et la position géographique de la copropriété affectent les taux, ajoute le BAC.

« Nous reconnaissons la gravité des problèmes auxquels sont confrontés un certain nombre de syndicats de copropriété en Alberta, en particulier à Fort McMurray, et nous voulons aider toutes les parties prenantes à trouver des solutions, soutient Celyeste Power, vice-présidente, Ouest chez le BAC. L’assurance est une question de compréhension et de tarification des risques. S’engager avec un gestionnaire de risques aidera ceux qui ont du mal à trouver une assurance à prendre des mesures qui les aideront à obtenir la couverture d’assurance dont ils ont besoin. »

L’expert sera embauché en début d’année, précise le BAC.

Pas une solution envisagée au Québec

Pierre Babinsky, directeur principal des affaires gouvernementales de la division québécoise du BAC, a indiqué au Portail de l’assurance que ce n’est pas une solution qui est envisagée pour l’instant au Québec. « Bien que l’on connaisse un resserrement du marché en assurance des entreprises, incluant en assurance des syndicats de copropriété, il y a peu de situations où ceux-ci n’arrivent pas à s’assurer. »

Il ajoute qu’en travaillant un peu plus fort, les syndicats de copropriété finissent tout de même par trouver un assureur.

Les projets de loi adoptés dans les dernières années mettent le terrain pour que la situation s’améliore au Québec, dit M. Babinsky. Il souligne que le BAC a accueilli favorablement les mesures des projets de loi 141 et 16, adoptés depuis leur dépôt, qui vont aider les syndicats de copropriété à faire un meilleur entretien de leur immeuble. « On espère qu’à moyen et long terme, ça réduise la sinistralité, mais on pense que les éléments sont en place pour que la réforme ait des effets positifs. »

« Le Québec a tardé un peu, mais avec ce qui est en place maintenant, on se place bien par rapport aux autres provinces », a-t-il ajouté.