Une page se tourne dans l’histoire de la technologie du courtage en assurance de dommages.
Le nom de Technologie Keal, entreprise fondée par Pat Durepos, disparaitra au profit de celle de son acquéreur américain Vertafore.
« Compte tenu de notre engagement à offrir plus d’innovation au Canada grâce à un alignement plus solide avec Vertafore, c’était la prochaine étape naturelle de changer le nom », a souligné Dimitrios Argitis, directeur général et vice-président de Vertafore Canada, nom sous lequel Technologie Keal sera désormais connue.
En entrevue avec le Portail de l’assurance, Laurent Nadeau, vice-président, ventes, markéting et solutions clients chez Vertafore Canada, affirme que cette annonce est beaucoup plus qu’un simple changement d’image.
« Nous ne sommes plus une filiale. Nous sommes maintenant Vertafore, dit-il. Cela permet de refléter le changement qui s’opérait à l’intérieur de Keal depuis plusieurs mois. Une petite compagnie comme Keal, dans le monde de l’assurtech actuel, ne pouvait plus suivre la marche. De faire partie, d’une manière formelle, de Vertafore, c’est absolument extraordinaire. »
Nouveau portail et autres produits à venir
Vertafore Canada avait aussi annoncé, fin aout, le lancement d’InsurLink au Canada, que le fournisseur de logiciels de gestion de cabinets de courtage (BMS) décrit comme étant une « solution numérique d’expérience client ».
Cette solution dédiée aux courtiers permet aux clients assurés d’avoir accès à toutes les informations concernant leur police d’assurance. C’est un portail numérique permettant aussi de communiquer en temps réel avec les courtiers, explique M. Nadeau. Les courtiers peuvent ainsi voir dans l'outil de gestion de Vertafore, appelé SIG, les changements apportés par leurs clients, ce qui leur permet de communiquer rapidement avec eux.
D’autres annonces sont à venir par rapport au portail, dit Vertafore. Cette dernière explique que « plus tard cette année, InsurLink fera l’objet d’améliorations afin de permettre les paiements en ligne via un partenariat dans le cadre du programme Orange Partner de Vertafore, et offrir une liste plus complète de services de traitement des paiements uniques au marché canadien. Vertafore Canada ajoutera aussi une fonctionnalité de paiement à SIG, son système de gestion de courtage (BMS), développée localement ».
Le programme Orange Partner, aux États-Unis, permet à certains « vendeurs de se greffer aux différentes plateformes de Vertafore » pour offrir des produits suplémentaires aux clients, explique M. Nadeau.
M. Nadeau a aussi indiqué au Portail de l’assurance que Vertafore Canada travaille à l’implantation d’un système offert aux assureurs. La firme avait d’ailleurs annoncé à l’automne 2019 qu’elle apporterait au marché canadien des fonctionnalités développées aux États-Unis.
« On travaille à créer une solution, qui existe déjà aux États-Unis, qui va nous permettre d’offrir un produit aux compagnies d’assurance, toujours dans l’optique d’optimiser le travail des courtiers », explique-t-il. Il ne pouvait toutefois dévoiler plus de détails pour le moment. Un autre produit américain pour les agents généraux devrait faire son arrivée sous peu au Canada, ajoute Laurent Nadeau.
L’infonuagique et ses suites
En plus de l’annonce d’InsurLink, Vertafore Canada avait annoncé le lancement d’une plateforme infonuagique pour les courtiers. Elle a été développée au pays en collaboration avec des ingénieurs américains, souligne Laurent Nadeau.
Ce dernier affirme que la technologie permet « d’héberger les données des courtiers » et qu’elle vient optimiser les fonctionnalités de Vertafore Canada.
« À la place d’utiliser un serveur local, les courtiers utilisent notre nuage pour y stocker leur information. Ça permet d’avoir une meilleure expérience client. »
Ce changement était dans les plans depuis un moment pour Keal, alors que le nuage de l’entreprise avait subi une importante interruption de services à l’hiver 2019. Il avait nécessité plusieurs semaines à Keal pour venir à bout de la situation.
Un cabinet a d’ailleurs pris la voie des tribunaux face à cette situation, estimant avoir subi des dommages à la suite de cette interruption, a appris le Portail de l’assurance. Le grossiste GroupAssur a ainsi déposé une poursuite en dommages et intérêts de l’ordre de 2,75 millions de dollars (M$) à l’encontre de Keal en novembre 2019.
La cause sera entendue par les tribunaux, a indiqué Jean-François Raymond, PDG de GroupAssur, au Portail de l’assurance. « Les interrogatoires commencent bientôt après avoir été retardés par la pandémie de la COVID-19 », a-t-il aussi précisé.
De son côté, Vertafore Canada a préféré ne pas commenter l’affaire.
PAR CHARLES MATHIEU ET HUBERT ROY