Plusieurs assureurs ont suspendu le dividende qu’ils versent à leurs actionnaires au cours des dernières semaines, du fait de la pandémie liée à la COVID-19.

C’est notamment le cas de deux assureurs présents au Canada : Aviva PLC et RSA Insurance Group. D’autres ont décidé de le maintenir, notamment Allianz.

Alors, que déduire de ces décisions ? Pour la firme de notation Standard & Poor’s (S&P), il ne faut pas déduire qu’un assureur qui suspend son dividende craigne de se retrouver en mauvaise posture financière. C’est plutôt un geste prudent à prendre étant donné la situation de crise que pose le Grand Confinement, affirment ses analystes.

Une demande des régulateurs

Dans un rapport intitulé Insurers' Dividend Pause Amid COVID-19 Concerns Likely Indicates Caution, Not Credit Risks, les analystes de S&P rappellent que les régulateurs de plusieurs pays ont conseillé aux assureurs d’être prudents dans la façon de redistribuer leurs capitaux. C’est notamment le cas en Europe, en Australie et au Mexique.

Pour les régulateurs, faire cette recommandation est un moyen de s’assurer que les assureurs gèrent leurs capitaux de manière conservatrice, disent les analystes de S&P, rappelant d’ailleurs que c’est que l’on voit dans le domaine bancaire. Par ailleurs, si les régulateurs implantent de mesures d’allègement, comme l’a fait le U.S. National Association of Insurance Commissioners' (NAIC's) pour certains actifs hypothécaires, ce n’est pas pour voir cet argent être redistribué aux actionnaires, peut-on aussi lire dans le rapport.

Un risque

Les analystes de S&P conviennent toutefois qu’il y a un risque pour les assureurs qui choisissent de suspendre le dividende versé aux actionnaires. Des investisseurs risquent d’être aliénés envers l’entreprise de par cette décision.

« Certains investisseurs en sont venus à s’attendre à des paiements réguliers de dividendes, particulièrement de la part des assureurs ayant une bonne position de capital, ainsi que de fortes liquidités. C’est le cas dans certains marchés développés, notamment au Royaume-Uni, où les assureurs ont une solide feuille de route en matière de versements, voir même de hausses, de dividendes », peut-on lire dans le rapport.

Les analystes de S&P terminent leur rapport en rappelant qu’il y a de l’incertitude entourant la durée de la pandémie. « Les améliorations apportées par les assureurs en matière de gestion des risques depuis la dernière crise financière font en sorte qu’ils sont mieux capitalisés pour absorber les chocs causés par la pandémie », concluent-ils.

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