Deux sondages menés par différentes institutions financières au Canada dressent un portrait de clients confrontés à des priorités financières contradictoires.
Selon un sondage réalisé par la Banque Royale du Canada (RBC), 55 % des répondants se disent financièrement paralysés. Par ailleurs, 48 % affirment ne plus être en mesure de maintenir leur niveau de vie actuel et 29 % admettent que leurs finances sont dans un état de chaos permanent.
Un autre sondage, mené par IG Gestion de patrimoine dans le cadre de son Étude sur la retraite 2025, révèle que la hausse des coûts, les priorités financières multiples et le remboursement des dettes compliquent la capacité des Canadiens à épargner pour la retraite. D’après cette enquête, 17 % des répondants envisagent de travailler à temps partiel une fois à la retraite.
De plus, une écrasante majorité (80 %) estime que la montée du coût de la vie rend l’épargne-retraite difficile, et 56 % déclarent avoir complètement mis de côté l’épargne en raison de la pression financière croissante. « En moyenne, les Canadiens non retraités consacrent 12 % de leur revenu à l’épargne-retraite, mais dépensent 67 % pour les besoins essentiels et 20 % pour les loisirs », indique IG Gestion de patrimoine.
De son côté, le sondage de la RBC révèle que la moitié des répondants utilisent la totalité de leur revenu pour couvrir leurs factures et dépenses essentielles, tandis que 47 % ont dû puiser dans leur épargne d’urgence pour faire face à l’augmentation des coûts. Par ailleurs, 27 % des personnes interrogées contractent des dettes pour subvenir à leurs besoins de base chaque mois. La même enquête révèle que 60 % des Canadiens s’inquiètent de ne pas avoir assez d’argent pour couvrir des dépenses imprévues, et 44 % considèrent cela comme leur principal risque financier.
La valeur du conseil
Face à ces défis, les deux institutions recommandent de recourir à des conseils financiers. « Chacun a une vision différente de ce à quoi ressemblera sa retraite », explique Christine Van Cauwenberghe, responsable de la planification financière chez IG Gestion de patrimoine, en entrevue avec le Portail de l’assurance.
« La hausse du coût de la vie est un réel enjeu. L’inflation est bien présente. Le remboursement des dettes est une difficulté supplémentaire », ajoute-t-elle. « Mais si vous ne disposez pas de données et que vous vous fiez uniquement à des suppositions, il devient très difficile d’avoir confiance en ses finances. »
Pour les conseillers, elle recommande de s’appuyer sur les bonnes technologies, tout en mettant à profit leur expertise humaine. Cette combinaison, selon elle, est essentielle pour aider les clients à trouver un équilibre et une voie réaliste pour l’avenir.
« Il est crucial de bien comprendre les objectifs et les préoccupations de vos clients. Plutôt que de se concentrer sur un montant précis à épargner ou un rendement spécifique à atteindre, il faut adopter une approche inverse : comprendre leurs objectifs et travailler à rebours », explique Mme Van Cauwenberghe. « Aidez-les à savoir combien ils peuvent dépenser maintenant. Ils vous en seront très reconnaissants », ajoute-t-elle.