Avec la pandémie de la COVID-19, la plupart des pratiques d’usage de souscription en assurance vie ont été bouleversées.

Les assureurs ont ainsi dû s’adapter, a découvert Insurance Portal, le pendant anglophone du Portail de l’assurance. Le présent texte est une adaptation traduite du texte publié sur Insurance Portal.

Ainsi, des clients qui avaient effectués leurs tests paramédicaux avant l’éclosion de la pandémie ont joint leur conseiller financier pour savoir ce qu’il advenait de leur soumission d’assurance vie. « Les assureurs établissent quels risques ils sont prêts à prendre et comment les répartir pour s’adapter à ces temps incertains. Le problème, c’est que la plupart ne le savent pas pour le moment », indique Heather Freed, spécialiste en assurance et en avantages sociaux du cabinet Insure your Freedom.

Les tests d’échantillon de sang et d’urine sont suspendus, faute de paramédics pour les effectuer. Plusieurs médecins travaillent de la maison, ce qui ne leur permet pas d’accéder aux informations nécessaires pour remplir les formulaires demandés par les assureurs. Certains clients sont aussi réticents à toucher des documents papier et préfèrent recevoir des applications électroniques, souligne aussi Mme Freed.

« Le monde a changé. C’est similaire à ce que l’industrie avait vécu lors de la grève postale il y a quelques années. Plusieurs formulaires papier avaient été remplacé par des documents électroniques. Des changements de ce type ont cours en ce moment », dit Mme Freed.

Émission simplifiée

En tant que professionnelle en assurance, Mme Freed rappelle qu’elle a un devoir fiduciaire envers son client, c’est-à-dire qu’elle doit voir aux intérêts du client en premier lieu. Ce qui veut dire aussi s’assurer que le client ait la couverture adéquate. Elle adapte donc sa pratique pour diriger ceux-ci vers de nouvelles protections qui ne requièrent pas de tests médicaux.

Empire Vie est un assureur qui a revu temporairement ses conditions de souscription. L’assureur permet ainsi à plus de gens de faire une demande d’assurance vie sans examen médical ou d’échantillons de fluides corporels.

Son vice-président et chef du markéting indique qu’Empire Vie a aussi introduit quelques modifications à ces processus et à ses plateformes virtuelles, telles que Rapide et Complet. Cela comprend des possibilités de partages d’écran, des questionnaires électroniques de santé, mais aussi de signatures et de paiements électroniques.

Empire Vie étend aussi à 60 jours la période de grâce pour le paiement des primes aux clients qui le demandent. La mesure vaut tant pour les paiements mensuels qu’annuels, et ce. Tant en assurance vie individuelle que pour les contrats d’assurance maladies graves.

Chez Canada Vie, des ajustements temporaires à la souscription ont aussi été apportés pour permettre aux consommateurs d’obtenir une protection d’assurance vie. Les exigences paramédicales ont aussi été revues.

« Nous travaillerons avec nos clients et nos conseillers pour les assister s’ils ont besoin d’information supplémentaire pour obtenir une soumissions d’assurance. Nous regardons quelles exigences médicales existantes peuvent être considérées pour les aider », a indiqué un porte-parole de la compagnie.

L’assureur pourra changer sa position au fil des évènements si nécessaire. « Nous évaluons continuellement notre réponse pour nous soutenir la santé physique, mentale et financière des Canadiens. »

Avantages sociaux

Du côté de l’assurance collective, Dave Patriarche, président de Mainstay Insurance et fondateur du Canadian Group Insurance Brokers, mentionne que les assureurs ont des règles différentes de conduite des affaires depuis l’éclosion de la pandémie. Ils adoptent généralement les mêmes normes.

Des assureurs étendent leur période de grâce pour payer les primes, alors que d’autres ne le font pas, relate-t-il. Des employés mis à pied par leur employeur continueront d’être couvert par leur assureur durant cette période, alors que d’autres assureurs refusent de les couvrir, précise-t-il aussi.

« Qu’arrivera-t-il aux gens qui n’auront pas payé leurs primes pendant 90 jours et qui n’auront pas fait de réclamations durant les six premiers mois de l’année ? Le temps nous le dira » - Dave Patriarche

M. Patriarche voit toutefois d’un bon œil certaines des mesures prises par des assureurs. « Ils font des choses qu’ils n’ont jamais faites avant dans leur histoire.

Il donne en exemple la possibilité de permettre à leurs clients en collectif de suspendre pendant 90 jours leurs bénéfices, sans pénalité de la part de l’assureur, en attenant et en espérant que les choses se replacent. « Il n’y a pas un assureur qui avait permis cela avant », souligne-t-il.

Des rendez-vous sont toutefois reportés, comme un examen de routine chez le dentiste. Qu’arrivera-t-il lorsque la pandémie sera terminée et que les gens voudront y retourner. « Qu’arrivera-t-il aux gens qui n’auront pas payé leurs primes pendant 90 jours et qui n’auront pas fait de réclamations durant les six premiers mois de l’année ? Le temps nous le dira », dit M. Patriarche.

Flexibilité accrue

Traditionnellement, les assureurs demandent à ce que les employés aient travaillé un certain nombre d’heures pour être éligible à des avantages sociaux. En ce moment, relate M. Patriarche, la majorité des assureurs permettent aux employés d’avoir accès à tous les avantages auxquels ils ont droit, malgré le nombre d’heures réduites qu’ils travaillent dans certains cas. De plus, les gens qui sont en invalidité peuvent recevoir de pleins bénéfices même s’ils ne travaillent pas le même nombre d’heures qu’avant, ajoute-t-il.

Vanessa Lycos, vice-présidente, produits collectifs et markéting d’Empire Vie, mentionne qu’une entreprise peut maintenir ses avantages en santé pour une période allant jusqu’à six mois, ce qui inclut la protection d’assurance vie. « Nous permettons aussi dans certaines circonstances de maintenir pendant trois mois la protection d’invalidité de cout terme et de moyen terme d’un employé mis à pied si l’entreprise nous en fait la demande et sur le conseil d’un conseiller financier », précise-t-elle.

Dave Patriarche recommande toutefois aux conseillers de bien lire le contrat de leurs clients en la matière. Chaque contrat est différent, dit-il, les conseillers doivent donc voir ce que l’assureur fait avant de conseiller leurs clients en assurance collective.

À LIRE SUR LE SUJET DE LA COVID-19 :