La Financière Manuvie entend réaliser des synergies de 300 millions de dollars (M$) avec l’acquisition des activités canadiennes de Standard Life, qui a permis à l’assureur de devenir le deuxième plus grand assureur au Canada.Marianne Harrison, PDG de la division canadienne de la Financière Manuvie, a révélé cette donnée lors de la 13e conférence annuelle de la CIBC à l’intention des investisseurs institutionnels, région de l’Est, tenue récemment à Montréal. Ces synergies seront réparties sur trois ans, à raison de 100 M$ par année.

Mme Harrison a confirmé l’importance pour Manuvie que Standard Life maintienne une présence au Québec. Elle précise que, quelque temps avant que le projet d’acquérir les activités canadiennes de Standard Life se présente, Manuvie parlait déjà d’assurer elle-même cette présence.

Elle a affirmé que Manuvie n’abolirait pas tous les postes qu’elle le pourrait simplement pour réaliser des synergies. « Nous allons trouver des postes à divers endroits dans l’organisation. À cet égard, même la simple attrition nous aidera. Nous tenons à avoir des postes de professionnels au Québec. On ne veut pas que ça devienne un bureau de simples exécutants. Il est important pour nous de bien assoir notre présence au Québec », dit-elle.

Même si la transaction a couté 4 milliards de dollars (G$) à Manuvie, l’entreprise dit pouvoir réaliser encore une acquisition si l’occasion se présente. « Nous avons un excès de capital. Cette dernière acquisition nous permet de le faire travailler, mais il s’agit quand même d’intégrer une société canadienne. Cela n’exige pas toutes les ressources qu’il aurait fallu déployer si nous avions fait une acquisition ailleurs dans le monde. Quatre milliards de dollars, ce n’est pas une petite somme, mais cela ne nous empêche pas de faire des acquisitions à l’étranger », dit-elle.

Divulgation : des effets temporaires

Mme Harrison a aussi fait le point sur une multitude de sujets, notamment la divulgation de la rémunération des conseillers financiers. Cette nouvelle façon de faire aura probablement des répercussions, en particulier sur les ventes, dit Mme Harrison. Elle dit toutefois s’attendre à ce que ces répercussions soient temporaires.

Pour en atténuer encore plus les effets et faciliter la transition, Manuvie prévoit importer une formation utilisée aux États-Unis. L’assureur aidera ainsi les conseillers à bien cerner les questions de transparence en matière d’honoraires, ainsi qu’à gérer adéquatement cette transition relativement à leurs clients.

« Nous prévoyons donc un certain ralentissement à cause de cela. Or, comme la transparence sera ensuite la norme, les gens vont s’y faire », croit-elle.

Quel avenir pour les indépendants?

Au sujet des modèles de distribution envisagés, Mme Harrison précise que le réseau de conseillers indépendants continue de s’avérer satisfaisant. En contrepartie, elle estime que de grands pans de la population aimeraient bien régler leurs assurances autrement.

« En ce moment, nous ne parvenons pas à les atteindre, faute d’avoir une force de vente directe suffisante. Nous tentons de voir quelle est la bonne manière de nous y prendre et de quelle façon les choses tourneront », dit-elle.

Pour ce qui est du développement de l’offre, Mme Harrison affirme qu’il faut dès maintenant chercher à créer des produits simples et plus faciles à comprendre pour l’utilisateur. L’assurance avec participation est notamment dans la ligne de mire de Manuvie.

Compte tenu de la demande récente et actuelle, Mme Harrison reconnait que la présence d’un produit avec participation dans la gamme de Manuvie pourrait servir, ne serait-ce que dans un but défensif. La compagnie envisage d’ailleurs cette possibilité en ce moment. Elle ajoute toutefois que le faible rendement pour les actionnaires n’en fait pas une avenue vraiment séduisante.