Les défis et les réalisations ne manquent pas chez Assurancia. Mise en place d’un site Web transactionnel, d’un centre de placement en assurance aux entreprises et en assurance sous-standard, puis mise en commun de l’utilisation de la téléphonie et du système de gestion de courtage. Ce sont quelques-uns des moyens que met en place la bannière pour établir son identité auprès des consommateurs et uniformiser ses processus.La bannière, qui a démarré ses opérations il y a quatre ans, compte 16 membres et 30 points de vente. Ces cabinets possèdent un volume de primes de 85 millions de dollars.

En 2011, Assurancia a lancé un site Internet transactionnel, qui lui a couté dans les six chiffres, révèle le président de la bannière Jean-Pierre Tardif, qui est aussi PDG du cabinet Assurancia Groupe Tardif, établi à Thetford Mines. « C’est un site que nous n’aurions pas pu nous payer chacun de notre côté. Il est pensé pour le consommateur, facile d’accès et convivial », dit-il.

Le client peut acheter une police sur le site, mais doit parler à un courtier en cours de route pour conclure l’achat. À partir du code postal du client, le site attribue avec quel cabinet membre d’Assurancia il va faire affaire. Le courtier a un délai de 4 heures ouvrables pour rappeler le client. La limite maximale est de 24 heures ouvrables. M. Tardif dit que la bannière s’est inspirée des barèmes du modèle développé par AXA Assurances.

La bannière fonctionne de la même façon lorsqu’un client demande une soumission par téléphone. À partir de l’indicatif régional et des trois premiers chiffres de son numéro, le système le redirige vers le courtier de sa région.

Aussi, la bannière dispose maintenant d’un coffre à outils marketing sur son Intranet. « Si le cabinet veut annoncer la nomination d’un employé, les barèmes de production sont déjà montés et la conception graphique automatisée. Ce sont des éléments comme ceux-ci qui nous permettent de gagner en efficacité », dit M. Tardif. Un tel coffre permet aussi à la bannière de partager la même image et de la protéger d’un bout à l’autre du Québec, ajoute-t-il.

Autre offensive marketing sur laquelle a misé la bannière en 2011 : la location de 40 panneaux publicitaires Viacom, visibles un peu partout sur les routes du Québec. « On ne peut s’offrir la télé pour le moment, mais ça ne tardera pas. Lors de nos campagnes de marketing direct et de cold-call, nous nous sommes aperçus que les Québécois ne connaissaient pas Assurancia autant que nous l’aurions souhaité. On tentait de leur offrir une soumission, mais les gens nous répondaient : Assuran-Quoi ? », relate M. Tardif.

C’est pourquoi une telle campagne était importante, dit-il. « On estime que ça a été un franc succès, car beaucoup de gens l’ont vue. Elle est venue rehausser notre notoriété, notamment auprès de nos clients existants. Un client de Sherbrooke qui se rend à Montréal pour voir une partie des Canadiens peut se dire qu’il fait affaire avec une firme importante en voyant un tel panneau. Ce n’est pas quelque chose qui a fait grimper les ventes, mais l’impact indirect est très fort », dit le président d’Assurancia.

En 2012, la bannière travaillera à mettre en place une centrale de placement en assurance sous-standard. Au moment de l’entrevue à la mi-janvier, Assurancia était d’ailleurs sur le point de signer une entente avec un distributeur à cet effet. La bannière dispose déjà d’une centrale de placement en assurance des entreprises. L’Union Canadienne est son partenaire dans ce projet.

« Avoir de telles centrales signifie que nous faisons notre propre souscription. On doit donc livrer la marchandise pour ce qui a trait à la rentabilité. C’est pourquoi nous avons des experts en souscription dans nos rangs », dit M. Tardif.

La souscription des risques en assurance des entreprises est dirigée depuis le cabinet Assurancia Estrie. En assurance sous-standard, elle le sera depuis Assurancia Groupe Tardif et Assurancia Gatineau.

M. Tardif ne cache pas que L’Union Canadienne est un partenaire important de la bannière et que plusieurs outils sont mis en place en collaboration avec eux. Un autre joueur d’importance est Intact Assurance. Environ 40 M$ du volume des cabinets d’Assurancia y est placé.

« L’annonce de la transaction a été un tsunami. Les gens d’Intact sont toutefois conscients qu’ils ont de grosses responsabilités. Ils veulent se développer et nous aider à regagner le marché que les directs nous ont pris », dit-il

Selon M. Tardif, la transaction provoquera des dommages collatéraux, notamment en ce qui a trait à la vente de cabinets. « Il y en aura plus en vente. Reste à voir jusqu’à quel point. C’est dur à dire. Mon idée, c’est qu’il y en a plus. Le courtier qui est dans la fin cinquantaine et qui a pour principe de traiter avec plusieurs compagnies va peut-être se dire qu’il est temps de passer à autre chose », dit-il.

Malgré ce contexte changeant, Assurancia entend amorcer ce que M. Tardif appelle le « projet de vie » des membres de la bannière. En octobre, ils ont décidé de tous utiliser le même service de téléphonie et le même système de gestion de cabinet (BMS). Applied Systems a été le fournisseur de BMS retenu, vu la venue prochaine de son nouveau système Epic. Pour la téléphonie, le choix s’est porté sur ITS.

« Cette décision va nous permettre d’allonger nos heures d’ouverture et d’être plus efficaces en ce qui a trait aux nouvelles affaires. Pour faire rouler un cabinet de 5 M$ de primes, il faut 10 à 12 employés. C’est impossible de penser tous les faire travailler le soir ou le samedi matin. En regroupant nos forces, nous pourrons le faire. Nous sommes à concevoir le plan pour passer à l’action, qui devrait être prêt d’ici deux mois. On aimerait que le tout soit déployé pour la fin de 2013 ».