Offrir une réponse concertée à leurs clients communs. C’est le but que le Regroupement des cabinets de courtage d’assurance du Québec (RCCAQ) souhaite atteindre, alors que la pandémie liée à la COVID-19 force des entreprises à fermer leurs portes et faisant entrer l’industrie de l’assurance dans des conditions qu’elle n’a jamais connues avant.

Le Portail de l’assurance s’est entretenu vendredi après-midi avec Sylvain Turgeon et Éric Manseau, respectivement président du conseil d’administration et directeur général du RCCAQ. Ils ont expliqué quelles seront leurs démarches des prochains jours, mais aussi pourquoi ils travaillent à faire en sorte que les assureurs offrent une réponse concertée aux particuliers et aux entreprises du Québec.

Des questions bien avant la crise

Sylvain Turgeon a révélé au Portail de l’assurance que des cabinets de courtage posent des questions aux assureurs depuis le début de mars. Soit bien avant que les mesures de confinement actuelles soient en place.

« Très vite, on s’est rendus compte qu’il y aurait des fermetures de commerces, d’usines et de chantiers. On a envoyé nos demandes aux assureurs : il va se passer quoi ? Les assureurs n’avaient pas de réponse. Ce qu’on nous disait le plus souvent était : on verra. Que ça allait être du cas par cas », relate M. Turgeon, qui est aussi vice-président et actionnaire du cabinet Verrier & Associés.

Des courtiers se sont alors mis à discuteur entre eux. « On s’est mis dans l’urgence d’agir, dit M. Turgeon. Quand il y a eu le déclenchement des mesures de confinement, nos appels ont alors été plus pressants. Les assureurs ont été ouverts à nous écouter. Mais notre préoccupation demeurait : on voulait des réponses ! Voir même une réponse concertée. C’est pour cela qu’on a lancé notre message la semaine dernière. »

Les clients aussi se questionnent

M. Manseau ajoute que les cabinets de courtage commençaient aussi à recevoir au même moment des questions de leurs clients. « On voyait l’impact sur les entreprises. Les courtiers nous appelaient pour nous signaler des cas d’entreprises qui vivaient des difficultés. Ces entrepreneurs étaient conscients qu’ils allaient devoir payer leur assurance et leurs factures. Les courtiers ont amené ces préoccupations aux assureurs en leur demandant : comment travailler ensemble pour nos clients ? »

À titre d’exemple de préoccupation, plusieurs courtiers se demandaient comment les assureurs réagiraient face à des entreprises qui mettaient soudainement au télétravail, alors qu’il n’avait aucune protection en ce sens. Des courtiers craignaient que des assureurs ne couvrent pas leurs clients en cas de sinistre, relate M. Turgeon.

Le RCCAQ refuse toutefois de jeter la pierre aux assureurs, dit Éric Manseau. « Ils n’ont pas fait preuve d’apathie. C’est une situation exceptionnelle. Tout le monde a été pris de court et a dû gérer son organisation en se mettant au télétravail. Il y a un temps d’adaptation qu’il faut considérer. C’est la même chose pour nos courtiers. On ne peut pas devancer l’ordre des choses. Les assureurs commencent à faire connaitre leurs mesures et en accélère la mise en place. Ce que l’on souhaite, c’est que le tout puisse se faire de façon coordonnée », dit-il.

Agir comme catalyseur

M. Turgeon ajoute que les assureurs n’ont pas pris la situation à la légère. Toutefois, à partir de maintenant, le RCCAQ veut agir comme catalyseur pour les clients des courtiers et des assureurs, explique-t-il.

Le président du conseil d’administration du Regroupement dit voir des avancées en ce sens. Notamment quant à la notion de télétravail énoncé plus tôt. Plusieurs assureurs ont indiqué au RCCAQ qu’ils couvriraient le tout, affirme M. Turgeon.

Des interrogations avaient aussi cours dans le réseau de courtage quant à l’inoccupation des locaux pendant 30 jours, situation qui rend souvent les assureurs nerveux. « Ce n’est pas réglé partout, mais ça avance », dit M. Turgeon, donnant l’exemple de L’Unique assurances générales qui a fait connaitre sa position aux courtiers qui traitent avec elle.

M. Turgeon souligne aussi que les assureurs seront plus flexibles quant aux prélèvements bancaires, du moins pour les compagnies qui offrent cette option. « Des mesures d’allègement se mettent en place pour nos clients. Il y a des choses qui commencent à sortir, bien que ce ne soit pas aussi vite qu’on le veut. »

Le RCCAQ souhaite ainsi en venir à lancer un plan de relance pour concentrer l’information provenant des assureurs. « On espère que nous en viendrons à des solutions en bloc. On veut que le courtier s’y retrouve et non pas se retrouver avec une solution de l’assureur A, de l’assureur B et de l’assureur C. On va relancer nos différents partenaires à cet effet. On veut voir ce qu’ils ont sur leur planche à dessin. Même s’ils n’en font pas l’annonce, on veut le savoir s’il travaille sur de belles choses. Ça vaut la peine d’être sur le téléphone. On vise une solution concertée », disent MM. Turgeon et Manseau.

À LIRE SUR LE SUJET DE LA COVID-19 :