En collaboration avec l’UQAM et l’Université Paris 13, des professionnels de tout horizon ont officialisé en janvier dernier un groupe qui promulguera l’éthique en matière de produits et services financiers.Le Groupe interdisciplinaire de recherche en éthique financière (GIREF) se donne entre autres pour mission de promouvoir et développer la recherche en éthique financière. Le GIREF veut ainsi renforcer le lien de confiance entre l’industrie financière et ses clients passablement échaudés par les récents scandales.
Il veut aussi promulguer l’intégration de valeurs éthiques dans la gestion et la gouvernance des organisations, et espère ainsi contribuer à renforcer l’efficience des marchés financiers.
Des figures connues du monde économique universitaire se côtoient au sein du GIREF, tels Pierre Filiatrault, doyen de l’École des sciences de gestion (ESG) de l’UQAM, et Michel Roux, doyen de la Faculté des sciences économiques et de gestion de l’Université Paris 13.
Lors de ce lancement réalisé à l’ESG, des chercheurs issus du GIREF sont venus présenter à un auditoire composé de spécialistes de l’industrie la façon dont ils entendent se pencher sur les facteurs qui favorisent l’éthique dans les organisations.
L’un des présentateurs, Michel Séguin, adjoint à la Chaire de coopération Guy-Bernier à l’UQAM, effectue actuellement une étude sur la prise de décision éthique au sein des coopératives financières. Son premier « cobaye »: le Mouvement Desjardins.
Cinq caisses populaires ont en effet accepté de participer à l’étude qui devait commencer ce mois-ci. Les résultats préliminaires sont attendus en janvier 2008. D’ici là, M. Séguin entend convaincre d’autres caisses de se joindre à l’étude. Il tentera aussi d’y faire adhérer des membres de l’industrie bancaire.
Andrée De Serres, membre du GIREF et directrice du MBA pour cadres spécialisés en financement à l’UQAM, signale de son côté l’intention qu’a le groupe d’observer les conséquences des programmes de rémunération variable sur l’éthique. Les incitatifs de rémunération destinés aux planificateurs financiers employés des banques constituent un des angles d’analyse qu’envisage le GIREF.
La conformité a aussi occupé une place de choix lors de cette présentation. Pour sa part, le vice-président développement des affaires au Centre d’excellence fiduciaire, Robert Pouliot, une firme qui offrent aux gestionnaires de fonds des services de notation fiduciaire, rappelle l’importance d’évaluer les risques qu’un gestionnaire dérive de sa conduite.
Il voit aussi un lien entre la conformité et la performance des rendements dans une organisation qui gère les avoirs de ses clients.
Dans l’auditoire, l’ex-présidente du Conseil des fonds d’investissement du Québec et associée principale chez Services Conseils Professo, Joanne Vézina, a renchéri sur l’importance de la conformité.
Elle-même responsable de conformité pendant plusieurs années au sein d’une firme de fonds, Mme Vézina croit que des pratiques de conformité saines et organisées donnent plus de chances d’obtenir de bonnes performances. « Mais il y a aussi un travail de gestion à faire », précise-t-elle.