L’Autorité des marchés financiers a récemment rendu publique l’édition 2022 de son « Rapport annuel sur les institutions financières et les agents d’évaluation du crédit ». Quelque 164 compagnies d’assurance de dommages ont fourni des données à l’Autorité.
Les 44 assureurs québécois ont réussi à maintenir leurs parts de marché, à 41,9 %, comparativement à 42 % en 2021. Ils détenaient 42,5 % du marché en 2020.
Les primes directes souscrites pour l’ensemble des assureurs ont été de près de 16 milliards de dollars (G$) l’année dernière, comparativement à 14,9 G$ en 2021. Cela représente une hausse de 7,2 % sur un an.
Dans son ensemble, l’industrie de l’assurance de dommages au Québec présente une croissance de ses primes directes souscrites de 51,5 % en quatre ans.
« La progression des primes directes souscrites au Québec observée au cours des dernières années s’explique notamment par les hausses de tarifs initiées par les assureurs de dommages », indique l’Autorité.
Selon la charte
Les primes directes souscrites par les 44 assureurs québécois ont été de près de 6,7 G$ en 2022, en hausse de 6,9 % comparativement à 2021.
La part de marché des 66 assureurs à charte fédérale était à 44,1 % en 2022. Les primes directes souscrites ont totalisé 7,1 G$. Depuis 2020, ces assureurs canadiens ont des parts de marché supérieures à ceux du Québec.
Les 54 assureurs étrangers, qui ont des parts de marché de 14 % au Québec, ont déclaré des primes directes souscrites de 2,2 G$ en 2022. Cela représente une hausse de 10,8 % en un an.
Auto et habitation
Le marché de l’assurance des particuliers en automobile et en biens est presque entièrement détenu par les assureurs québécois (63,7 %) et canadiens (35,8 %). Les quelque 8,7 G$ de primes directes souscrites pour ces deux segments représentent 52 % du marché total de l’assurance de dommages au Québec.
Dans les deux segments de l’assurance des biens des particuliers, parmi la liste des 10 assureurs qui détiennent les parts de marché les plus importantes, les assureurs directs dominent en assurance automobile (8 sur 10) et en habitation (7 sur 10).
Concentration
En 2022, les trois plus grands groupes d’assurance détenaient 51,1 % des parts de marché en assurance de dommages sur le marché québécois. En 2020, cette proportion détenue par Intact Corporation financière, le Mouvement Desjardins et Beneva était de 50,2 %.
En élargissant ce tableau aux 10 plus importants groupes d’assurance, leurs parts de marché sont passées de 76,6 % en 2020 à 77,1 % en 2022.
Selon les chiffres compilés par l’Autorité, on constate que la concentration des parts de marché est élevée dans la grande majorité des catégories d’assurance de dommages. Pour toutes les catégories sauf deux, les parts de marché détenues par les quatre plus grands joueurs dépassent les 50 %, et atteignent même 100 % dans les catégories « hypothèque » et « titres ».
Les seules exceptions sont en assurance responsabilité, où les quatre plus gros joueurs détenaient 45 % du marché du 2022, et en assurance des biens des entreprises, le top 4 obtenait 46 % du marché en 2022.
L’Autorité utilise l’indice HHI (Herfindahl-Hirschman Index) pour mesurer l’intensité de la concurrence. Quand l’indice HHI est inférieur à 1 500, on estime que le marché est non concentré. De 1 500 à 2 500, on le qualifie de modérément concentré. Au-delà de 2 500, le marché est considéré comme étant fortement concentré.
Sur les 18 catégories d’assurance de dommages où cet indice est établi, l’Autorité observe que la barre de 1 500 est dépassée dans 10 cas, dont 4 catégories où l’indice HHI est supérieur à 2 500.
Revenus et sinistralité
Les résultats financiers des 164 assureurs de dommages faisant des affaires au Québec sont aussi compilés, et les chiffres fournis incluent l’ensemble de leurs opérations, tant canadiennes et étrangères que québécoises.
Leurs bénéfices nets ont atteint 9 G$ en 2022, comparativement à 9,6 G$ un an plus tôt. Selon l’Autorité, la diminution importante des revenus de placements a entraîné cette diminution du bénéfice net.
Le ratio des sinistres sur les primes s’est ainsi établi à 54,2 % en 2022, soit une hausse de 7,5 points de pourcentage par rapport à l’année 2021. Depuis 10 ans, ce ratio a varié dans une fourchette allant de 46,7 % (2021) à 69,1 % (2019).