La Capitale groupe financier a recruté l’ancien PDG de l’Autorité des marchés financiers et ancien secrétaire général du Québec Jean St-Gelais pour siéger sur son conseil d’administration. M. St-Gelais est entré en poste au printemps dernier, a appris le Journal de l’assurance.

La Capitale devait combler l’un de ses postes d’administrateurs représentant le secteur public, en fonction de ses règles de gouvernance, a expliqué René Rouleau, son président et chef de la direction. L’assureur compte deux administrateurs provenant du secteur de la santé, deux du secteur de l’éducation, deux représentants des villes, deux ou trois personnes du secteur public et deux cooptés.

« Nous avons aussi tenu compte de nos forces et faiblesses. Un administrateur nous avait indiqué son intention de prendre sa retraite, à la fin de sa septième année de mandat. Il faut aussi comprendre que les administrateurs sont limités à réaliser trois mandats de trois ans. Nous avons donc amorcé une vigie, puis préparé une liste de candidats potentiels », dit M. Rouleau.

Changements dans l’État

Jean St-Gelais s’est rapidement imposé au sommet de cette liste. « Les Québécois venaient d’élire un nouveau gouvernement. Nous savions donc qu’il y aurait des changements dans l’appareil d’état et qu’il serait probablement mis sur la voie de service. On s’est dit qu’il serait super de l’avoir dans notre organisation », a relaté M. Rouleau.

Les dirigeants de La Capitale ont alors rencontré M. St-Gelais pour leur faire part de leur intérêt. Ce dernier a ensuite validé avec le nouveau gouvernement en place pour s’assurer qu’il n’y ait pas de conflits d’intérêts potentiels, puisqu’il était encore à l’emploi du gouvernement. Cette question fut réglée rapidement et M. St-Gelais a pu siéger sur le conseil d’administration de La Capitale dès le printemps. Outre le conseil de la mutuelle, M. St-Gelais siège sur les conseils du secteur assurance de dommages, celui de Penncorp, la filiale d’assurance vie de La Capitale hors Québec, et sur le comité de vérification de l’assureur.

« Jean St-Gelais sera une ressource très précieuse pour nous soutenir dans notre gouvernance, dit M. Rouleau. C’est aussi un chic type. »

Futur président?

Est-ce que M. St-Gelais aura des fonctions accrues au sein de La Capitale dans le futur? M. Rouleau ne cache pas que plusieurs rumeurs ont circulé à l’effet que M. St-Gelais deviendrait président de La Capitale dans le futur à la suite de cette nomination. « Ce sera aux onze administrateurs de décider. Ce n’est pas exclu qu’il devienne président. Lorsqu’on m’a choisi, je venais de redresser le Centre hospitalier universitaire de Québec », dit-il.

En 2017, M. Rouleau terminera le troisième de ses trois mandats de trois ans. En tant que président, il a toutefois la prérogative de réaliser un quatrième, voir même un cinquième mandat. « Il faut toutefois penser à l’entreprise d’abord. Je m’occupe de tout à titre de président et chef de la direction. J’ai une bonne réflexion à faire. La priorité est d’avoir un conseil d’administration fort », dit-il.

Il se dit d’ailleurs fier que La Capitale ait un conseil d’administration composé à moitié de femmes. « Nous avons un beau calibre en ce moment. C’est important », dit-il.

Acquisitions en vue

M. Rouleau indique aussi que La Capitale demeure à l’affut pour réaliser des acquisitions. Il ajoute que la mutuelle en a toujours deux ou trois dans le collimateur. Une devrait d’ailleurs se concrétiser en 2016, dit-il. La plus récente acquisition de La Capitale est celle de Sécuriglobe, dans le secteur de l’assurance voyage.

« Notre problème n’en est pas un d’argent, mais plutôt de taille. Nous pouvons compter sur de grands bailleurs de fonds. C’est de notre capacité d’intégration qu’il faut tenir compte », dit M. Rouleau.

Il indique par ailleurs que son organisation garde les yeux ouverts pour réaliser des acquisitions à l’extérieur du Québec. La capitale a notamment acheté Penncorp en 2008, puis York & Fire en 2009, qui est devenue depuis Unica.

M. Rouleau garde aussi l’œil ouvert sur le courtage en assurance de dommages, où La Capitale est présente par l’entremise de L’Unique assurances générales. « C’est un secteur où ça brasse beaucoup. Intact Assurance y a une forte présence au Québec, mais on y reste alerte. Les courtiers regardent aussi les occasions qui se présentent. Nous préférons rester sous le radar et laisser les feux de la rampe aux autres », dit-il.