Les conseillers redécouvrent la rente viagère, ont souligné des agents généraux lors du Congrès 2012 de l’assurance et de l’investissement.René Belzile, directeur investissement et retraite de BBA Groupe Financier, dit aussi percevoir moins d’engouement pour les garanties de retraits à vie (GRV), depuis les derniers changements apportés à ce type de produit. « Les GRV ne vivent plus dans la même réalité qu’à leur lancement, en 2006. Les taux des obligations 10 ans ont chuté. De plus, les marchés financiers sont plus volatils que jamais. »

Selon les données de la Banque du Canada, le taux des obligations types du gouvernement à 10 ans s’établissait à 4,17 %, en octobre 2006, époque à laquelle la première GRV est apparue. En octobre dernier, il s’établissait plutôt à 1,72 % (puis à 1,70 %, en décembre).

Selon M. Belzile, les clients des conseillers sont de plus en plus nombreux à préférer un rendement certain à un potentiel de croissance. « Les gens recherchent des garanties. On prévoit de vivre aussi longtemps à la retraite qu’au travail. Le sentiment qui caractérise maintenant la retraite, c’est l’inquiétude. Pour les personnes âgées, la crainte d’épuiser leur épargne-retraite est plus grande que celle de la mort. »

Robert Lachance, directeur investissement et retraite au Groupe Cloutier Investissement, a pour sa part plaidé tant la cause des rentes que des GRV, qui ont selon lui « encore leur place », car ils offrent une sécurité doublée d’un potentiel de croissance. Il insiste aussi sur la sécurité. Or, les babyboumeurs sont à quelques années de leur retraite. Ils n’ont plus le temps de prendre des risques ou de se refaire, s’ils en ont pris.« Avec un marché qui fait du surplace depuis 4 ans et qui risque d’en faire encore en 2013, nos clients sont ébranlés, rapporte M. Lachance. La cohorte des babyboumeurs est grossissante et ils arrivent en grand nombre à 65 ans. Un couple a 50 % de chances que l’un des deux vive jusqu’à 90 ans, et 25 % jusqu’à 94 ans. Le conseiller doit passer de spécialiste de l’accroissement du capital à spécialiste du décaissement.»

M. Lachance ne conseille pas une rente pour un client qui n’a que 250 000 $ d’épargne, quelques années avant sa retraite. Il préfère alors recommander des placements plus liquides, pour que le client conserve accès à son capital en cas d’imprévu. Une épargne de 500 000 $ donne plus de souplesse et une place pour la rente viagère.