Selon Claude Paquin, les fonds communs rendent le conseil et l’accès au marché plus démocratique pour les petits et moyens investisseurs. Ils leur permettent ainsi de diversifier leur portefeuille en leur donnant accès à des titres moins accessibles.
Claude Paquin est président des services financiers au sein du Groupe Investors depuis 2011, son employeur depuis 1986. Il était l’un des experts invités à la session sur la planification financière lors du récent colloque du Cercle finance du Québec. M. Paquin est aussi président du conseil des gouverneurs du Conseil des fonds d’investissement du Québec (CFIQ). Il siège aussi au conseil d’administration de l’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC) de même qu’à la chaire de recherche de l’Université Laval commanditée par Investors.
L’actif sous gestion dans le secteur canadien des fonds communs atteignant 1 219 milliards de dollars (G$) au 30 juin 2015. Partie de rien ou presque au début des années 1990, l’industrie a connu une croissance moyenne de 10 % par année, malgré le ralentissement vécu lors de la crise financière de 2008, rappelle-t-il.
Au Québec, l’industrie des fonds communs de placement a aussi connu un bel essor. En décembre 2004, l’actif sous gestion était de 81,1 G$. Dix ans plus tard, ce volume était passé à 210,2 G$ en décembre 2014. « En juin dernier, nous en étions à 227,1 G$. En comparaison, l’industrie gère autant d’épargne que ne le fait la Caisse de dépôt et placement du Québec », souligne M. Paquin. Il souligne que l’industrie des fonds communs compte plus d’emplois que celle des jeux vidéos.
L’impact des banques
Il note aussi l’impact de l’arrivée des grandes banques dans l’offre de fonds. Fin 1994, l’actif sous gestion dans les fonds était de 16 %, alors que les dépôts représentaient 53 % de l’épargne. En 2013, la proportion des deux était assez similaire, à un tiers pour chacune des formes d’épargne. Fin 2014, les fonds communs géraient 35 % de l’épargne, contre 32 % pour les institutions de dépôt.
Pour le compte de l’IFIC, la firme Pollara a tenu en 2015 la 10e édition de son enquête annuelle sur la perception des investisseurs canadiens quant aux fonds communs de placement (FCP). M. Paquin en a présenté les grandes lignes.
Un de ses constats est que la première fois que les investisseurs ont recours au service d’un conseiller financier, le portefeuille n’a pas toujours une valeur très élevée. Quelque 58 % d’entre eux ont moins de 25 000$ à investir, et cette proportion a été sensiblement la même dans les sondages des années précédentes.
Toujours selon l’enquête Pollara, quelque 84 % des investisseurs se procurent leur FCP par l’entremise d’un conseiller financier. Malgré la présence des robots-conseillers, la proportion des investisseurs qui optent pour l’approche « faites-le vous-même » n’a pas beaucoup évolué ces dernières années, ajoute M. Paquin. De 11 % en 2006, elle a grimpé à 17 % en 2011 avant de redescendre à 14 % en 2015, selon Pollara.
À la question touchant la confiance accordée aux conseillers financiers, les répondants accordent à 94 % leur confiance à ces derniers (56 % totalement d’accord, 38 % plutôt d’accord).
M. Paquin cite également l’étude publiée en 2014 par le Conference Board du Canada sur le rôle du conseil dans la préparation à la retraite. On y évaluait que si 10 % plus de Canadiens utilisaient les services des conseillers financiers sur une longue période (30 ou 40 ans), le PIB du pays augmenterait de 2 G$ par année.