FlashFinance.ca, une publication sœur du Journal de l’assurance, a recensé l’ouverture de 17 cabinets de courtage en assurance de dommages au cours des douze derniers mois. Parmi ces nouvelles entreprises, plusieurs ont choisi de se lancer dans des créneaux spécifiques. Vente sur Internet, clientèle ethnique ou encore remplacement de courtiers absents… Les nouveaux cabinets se montrent créatifs dans leur offre de services. Le cabinet Merlin Assurance, récemment créé par Dale Parizeau Morris Mackenzie, a décidé de se concentrer sur la vente en ligne de produits d’assurance automobile et habitation. L’entreprise de Montréal est aussi présente sur Facebook et sur Twitter. Elle veut attirer une clientèle jeune qui utilise les nouvelles technologies de l’information.

Certains cabinets misent sur une communauté culturelle pour faire prospérer leurs affaires. C’est le cas d’Assurances Boyer et Alvarez. Le cabinet situé à Varennes s’intéresse tout particulièrement à la clientèle latine. Selon Ghislain Boyer, propriétaire du cabinet, son service répond à un besoin, car les assureurs n’offrent pas de service en espagnol. « Or, de nombreux professionnels de langue espagnole immigrent au Québec », dit-il.

Le cabinet de courtage en assurances de dommages et de services financiers de Montréal, Avantage certifié en assurances, vise pour sa part la clientèle arabe. Son propriétaire, Outman El Jibari, a choisi ce créneau, car il estime que peu de courtiers s’y intéressent. Étant lui-même issu de cette communauté, il y dispose de nombreux contacts. S’ils ciblent une communauté, ces deux cabinets servent bien entendu tous les clients potentiels.

Pas seulement dans le courtage

Plusieurs cabinets n’ont pas choisi le courtage, mais ils œuvrent tout de même dans des niches en assurance de dommages. C’est le cas de FAGA Solutions, un cabinet qui se spécialise dans l’inspection et l’audit des cabinets de courtage en assurance de dommages.

Le principe est simple : « quand un cabinet me demande de l’inspecter pour vérifier la conformité de sa pratique, je me rends sur place et relève ce qui est conforme et ce qui ne l’est pas. Si par la suite, le cabinet est inspecté par la Chambre de l’assurance de dommages, il est certain d’être dans les règles », a expliqué Denis Moisan, propriétaire de l’entreprise. Avant d’ouvrir cette entreprise à Saint-Gabriel-de-Valcartier, ce dernier a d’ailleurs été inspecteur au sein de la Chambre durant six ans.

Autre entreprise spécialisée : Les Expertises Gilles Beaulieu, qui s’intéresse à la fraude à l’assurance. Elle propose plusieurs services : formation, audit, consultation. Après avoir travaillé plus de 37 ans en indemnisation, son propriétaire Gilles Beaulieu a voulu partager son expertise dans le domaine de la fraude avec les assureurs, les agents et les courtiers ainsi que les experts en sinistre indépendants et en poste chez des assureurs.

Assurance Francine Forget se propose pour sa part de remplacer les courtiers en leur absence. Francine Forget, propriétaire du cabinet de Repentigny, répond aux besoins des clients des courtiers malades ou partis en vacances. « Je peux aussi aider les courtiers débordés en période de pointe pour les renouvellements », dit-elle.

La spécialisation : un avantage

Pourquoi choisir de se spécialiser? Selon Michel Pronovost, conseiller en management, il est plus facile de démarrer dans une niche, car il y a moins de concurrence. Par conséquent, le taux de pénétration peut y être plus élevé. Il indique que c’est un avantage à considérer, lorsqu’on monte son entreprise.

Qu’ils soient spécialisés ou non, ces nouveaux cabinets pourraient créer un effet boule de neige, selon Aldo Arcaro, consultant et président de Valori (Groupe Valeurs). « Les jeunes passionnés ayant un sens inné de l’entreprenariat préféreront bâtir leur entreprise, plutôt que de travailler pour quelqu’un », dit-il. Il a précisé que le salaire lorsque l’on travaille à son propre compte était aussi un incitatif.

Se lancer en affaire est d’autant plus intéressant que « la valeur des cabinets est à la hausse », dit M. Pronovost. Si de nombreux courtiers créent leur entreprise, cela ne sera pas sans conséquence pour les courtiers plus âgés. « Ces derniers devront faire face à plus de concurrence et à moins de relève », a-t-il mentionné.