Lors d’une récente conférence de l’industrie organisée par Morningstar DBRS, des analystes spécialisés dans le secteur canadien de l’assurance de dommages ont souligné que les changements climatiques demeurent le risque numéro un. Alors que les pertes liées aux catastrophes naturelles continuent d’augmenter, les experts estiment que l’industrie pourrait envisager plus sérieusement le recours accru aux obligations catastrophe (obligations CAT).
La conférence qui a eu lieu en anglais, intitulée Credit Outlook Toronto 2026, a permis de rappeler la persistance du risque lié aux catastrophes naturelles pour les assureurs, tout en abordant des enjeux comme l’acquisition de Travelers Indemnity Company par la Financière Definity, ainsi que les stratégies de croissance d’Intact Corporation financière et de Fairfax Financial Holdings Limited.
« Au cours des dernières années, un point commun chez certains grands assureurs de dommages canadiens est leur volonté de devenir des acteurs mondiaux à l’extérieur du Canada par le biais de fusions et acquisitions », indique Morningstar DBRS dans un communiqué faisant le bilan de la conférence.
Cela dit, l’agence de notation souligne que parallèlement à ces opportunités, la menace posée par les catastrophes naturelles ne cesse de croître. « Même si l’industrie est confrontée à d’autres défis majeurs comme la cybersécurité, les risques géopolitiques et l’intelligence artificielle, le risque climatique demeure le principal enjeu pour les assureurs de dommages », affirme Marcos Alvarez, directeur général des cotes pour les institutions financières mondiales.
Une année record en pertes assurées
La publication de Morningstar DBRS s’attarde également aux pertes record liées aux catastrophes naturelles enregistrées au Canada en 2024. Selon les analystes, les pertes assurées à l’échelle mondiale causées par des catastrophes naturelles ont augmenté de 50% au cours des dix dernières années.
« Au Canada, les pertes sont 2,5 fois plus élevées qu’il y a dix ans, en raison des inondations, des feux de forêt, des tempêtes de grêle et même des ouragans », précise l’agence dans son communiqué
« Des périls autrefois considérés comme secondaires, comme les feux de forêt, deviennent de plus en plus importants pour les assureurs, ce qui pourrait exiger de nouvelles stratégies de souscription à l’avenir », y déclare Marcos Alvarez.
Parmi les solutions envisageables, le marché pourrait évoluer grâce à une utilisation accrue des obligations catastrophes, indique-t-il. Bien que TD Assurance ait émis la première obligation CAT du genre au Canada en janvier 2025, et que rien ne permet encore de savoir si d’autres assureurs de dommages au pays emboîteront le pas, M. Alvarez estime que les obligations CAT demeurent une option viable pour faire face à l’ampleur sans précédent des pertes liées aux catastrophes naturelles.