Le marché obligataire se porte très mal aux États-Unis, mais il n’y a pas de ruée non plus du côté des investisseurs vers les marchés boursiers. Stéfane Marion rappelle que 20 % de la main-d’œuvre est âgée de 55 ans ou plus.« Il est probable que, chez ces gens, leur allergie au risque est supérieure à ce qu’elle pouvait être dans le passé. Si l’on veut qu’ils investissent en bourse, il faut leur donner un dividende. Ils peuvent emprunter la voie des obligations corporatives, plutôt que les obligations des gouvernements, à cause de la situation des finances publiques. Ça change le comportement des agents économiques en matière d’investissements.

« Tant que les travailleurs ne seront pas certains de ce qui les guette en matière d’imposition du revenu dans les prochaines années, ils seront plus craintifs à l’égard du risque. L’équivalent de plus de 122 % du PIB des États-Unis est désormais affecté à la retraite. Les gens sont davantage préoccupés par le retour de leur capital que d’avoir un rendement sur le capital. »

Pour se prémunir contre les risques de déflation, il suggère aux investisseurs d’investir dans l’or. « Mais pas dans les titres des sociétés aurifères, qui ont des problèmes à maitriser leurs dépenses. Non, dans la commodité elle-même. Dans plusieurs pays, la moitié des réserves de la banque centrale est en or. Depuis trois ans, ma cible pour l’or est à 2 000 $ l’once, et on l’a frôlée, en 2011. »