Lors de son assemblée générale annuelle tenue au printemps 2016, Manuvie a subi un camouflet. Les actionnaires ont appuyé à seulement 77 % sa politique de rémunération des hauts dirigeants.

Le président de son conseil d’administration, Richard B. DeWolfe, s’est inquiété de cette baisse, alors que le taux d’approbation était de 91 % un an plus tôt. Il s’est alors engagé à revoir le programme de rémunération de Manuvie, qui fait affaire avec un Canadien sur trois, pour répondre aux attentes de ses actionnaires.

M. DeWolfe et John Cassaday, administrateur et président du comité de rémunération et de dotation du personnel-cadre, ont entrepris de rencontrer 25 actionnaires, qui représentent 50 % des actionnaires institutionnels de Manuvie. « Nous avons écouté leurs conseils et leurs propositions d’amélioration du programme. Nous avons aussi consulté des sociétés de services-conseils en vote par procuration.

Au cours des mois qui ont suivi, nous avons rencontré les membres de la direction. Avec la participation active et le soutien du chef de la direction, nous avons apporté sept modifications importantes à notre politique de rémunération », relate M. DeWolfe dans son message publié dans le rapport annuel 2016 de Manuvie.

Les sept modifications tournent autour de trois grands axes. Le premier a été de simplifier les régimes de rémunération. Le second a été de lier la rémunération des dirigeants plus étroitement avec le rendement. Celle-ci a aussi été liée plus étroitement sur l’expérience des actionnaires, peut-on lire dans sa circulaire de sollicitation de procurations.

Quant à son PDG Donald Guloien, il a choisi de prêcher par l’exemple. Il a volontairement accepté de réduire sa rémunération en appui à ces modifications. Dans son message du président publié dans le rapport annuel de Manuvie, M. Guloien y affirme que cette réduction allait de soi.

« Je crois très fermement que la rémunération des membres de la direction doit être totalement alignée sur la création de valeur à long terme pour les actionnaires. Bien qu’il soit rare qu’un chef de la direction aborde de manière positive toute réduction de sa rémunération, dans le cas présent, cette réduction me semble parfaitement sensée. Je veux que vous sachiez que les membres de la direction de Manuvie et moi-même nous engageons à améliorer encore plus notre performance et à nous concentrer davantage sur le rendement pour les actionnaires », peut-on y lire.

Et les efforts de Manuvie en la matière ont porté des fruits. Le taux d’approbation à la politique de rémunération de la haute direction s’est établi à 84,5 % lors de l’assemblée annuelle du 4 mai.

Selon ce qu’indique la circulaire de sollicitation de Manuvie, la rémunération totale de M. Guloien était de 11,6 millions de dollars (M$) en 2015. Ce montant inclut son salaire de base de 1,3 M$, ainsi que des bonis. En 2016, sa rémunération était de 10,7 M$. En 2017, elle devrait être de 9,5 M$.

Quant à la rémunération globale des hauts dirigeants de Manuvie, elle a plus que triplé de 2011 à 2015, selon Morningstar. Elle est passée de 15,2 M$ à près de 50 M$. Elle était de 21,3 M$ en 2012, 28 M$ en 2013 et 34,6 M$ en 2014. Morningstar n’a pas publié les données relatives à 2016.