La moyenne sur cinq ans de l’Indice actuariel climatique (IAC), outil de surveillance des tendances climatiques, a atteint son plus haut niveau à l’automne 2018, pour le Canada et les États-Unis.

Ce résultat élevé démontre l’augmentation de la survenance de phénomènes météorologiques extrêmes en Amérique du Nord.

Indice record pour l’automne 2018

Les actuaires chargés de calculer l’IAC le font en combinant les données saisonnières trimestrielles de six variables « qui ont le plus d’effet sur les gens et l’économie » : les hautes et les basses températures, les pluies abondantes, la durée des sècheresses, les vents forts, ainsi que le niveau de la mer.

Grâce à ces données, ils ont pu déterminer l’IAC de chaque saison, depuis 1961. Les plus récentes données ont été divulguées en ce début mai et concernent l’automne 2018.

Durant cette période, pour le Canada et les États-Unis, la moyenne sur cinq ans de l’IAC a été établie à 1,03. Cela représente « le plus haut niveau jamais atteint au cours de la période à l’étude, à savoir de janvier 1961 à novembre 2018 », pointe le comité responsable de cet indice, dans un communiqué.

Un signal d’alerte pour les assureurs

La moyenne sur cinq ans de l’IAC n’a cessé de croitre ces 20 dernières années. Un constat qui indique « une divergence croissante entre les extrêmes climatiques et le niveau de la mer, et les tendances historiques prévues pour les deux pays », dit le comité.

L’Indice actuariel climatique est basé sur des données factuelles existantes et n’a « pas été conçu pour faire des projections », indique Yves Guerard, actuaire membre du comité de l’IAC et du comité de l’Institut canadien des actuaires, en entrevue au Journal de l’assurance.

Cependant, « la hausse de l’IAC étant soutenue, cela renseigne les assureurs quant à la direction vers laquelle les risques s’en vont. Ce qui les aide à prévoir les besoins du marché, en termes de capitaux nécessaires pour couvrir les risques et de produits à développer. L’IAC leur envoie le message qu’ils doivent se préparer à un monde plus risqué », dit M. Guerard.

Nouvelle méthode de calcul

Les données de l’automne 2018 ont été calculées selon une nouvelle méthode, mise en place depuis avril 2019. Pour pallier l’instabilité de la couverture géographique et donc des biais dans les données récoltées, les actuaires ont décidé d’ajouter une étape dans leur méthode de calcul de l’Indice actuariel climatique.

« Avant de lancer le calcul de l’IAC, nous commençons par éliminer par filtrage les points de grille instables dans le temps, ce qui nous donne un ensemble stable de points de grille pour lesquels les données mensuelles ont été disponibles au moins 90 % du temps dans chaque décennie écoulée de 1960 à aujourd’hui », expliquent-ils dans leur communiqué.

L’ensemble des résultats publiés depuis 1961 ont été révisés selon cette nouvelle méthode. Toutefois, cette mise à jour n’a pratiquement eu aucun impact sur les résultats des États-Unis et n’a pas modifié la situation générale observée pour le Canada, précise le comité. Tout comme l’ancienne méthode, la nouvelle montre une tendance à la hausse progressive de l’IAC au cours des deux dernières décennies.

L’IAC a été lancé en 2016 par quatre organismes représentant la profession actuarielle au Canada et aux États-Unis : l’Institut canadien des actuaires, l’American Academy of Actuaries, la Casualty Actuarial Society et la Society of Actuaries.