Confrontés à la menace des événements météorologiques extrêmes et des changements climatiques, des assureurs ont fait le point sur le travail accompli par leurs équipes d’indemnisation en réaction aux différents sinistres catastrophiques de l’été 2024, lesquels ont entraîné un volume record de réclamations.
Lors du récent congrès du Regroupement des cabinets de courtage d’assurance du Québec (RCCAQ) tenu à Québec, le panel des assureurs a été l’occasion pour six dirigeants de compagnies de revenir sur les événements météorologiques extrêmes qui ont frappé le Canada au troisième trimestre de 2024.
Baldwin Diaz Acosta, vice-président pour le Québec de Wawanesa Assurance, a souligné les efforts de l’équipe d’indemnisation, dirigée par son collègue Patrice Giroux, qui a été particulièrement mise à l’épreuve les 9 et 10 août 2024 par les pluies provoquées par l’ouragan Debby. « Ils ont été en mesure de rassurer tous nos clients dans les six premiers jours ouvrables qui ont suivi la catastrophe », dit-il.
À la suite de l’ouragan Debby, « je peux vous dire que 100 % de nos clients ont vu leur dossier être ouvert dans la même journée », souligne Jean-François Lussier, vice-président Québec de Northbridge Assurance. « La manière de gérer la réclamation de l’entreprise dont on a souscrit le risque par l’intermédiaire du courtier, c’est le test ultime qui fait la différence entre les assureurs », ajoute-t-il.
Vice-président principal, assurance et réassurance de Promutuel, Christian Jobidon souligne que l’ouragan Debby a entraîné dans son sillage quelque 4 200 réclamations. Trois mois après l’événement, plus de 80 % des dossiers étaient réglés, selon lui.
De son côté, Sébastien Vachon, vice-président pour la région du Québec de Société financière Definity, relate qu’à la suite des commentaires entendus lors sa première présence au congrès du RCCAQ en novembre 2023, son équipe a mis les efforts requis en matière d’indemnisation. Le taux de recommandation des clients en assurance habitation a grimpé de 15 points de pourcentage. De plus, le temps de traitement des dossiers a été réduit de 20 %.
Au sein de L’Unique Assurances générales, on a aussi réagi aux commentaires de courtiers sur les délais de traitement des réclamations. « On a ajouté un conseiller en indemnisation pour s’occuper des dossiers plus complexes des clients issus du réseau de courtage », indique Guy Lecours, qui en est le chef de l’exploitation. Il rappelle que l’assureur partage ses effectifs en indemnisation avec les collègues de Beneva.
Alain Fortin, vice-président Québec d’Intact Assurance, a travaillé de 2019 à la fin de 2023 à Vancouver pour gérer la filiale On Side Après sinistre. Il a donc été bien placé pour constater l’impact des sinistres climatiques sur les communautés. Il énumère les rivières atmosphériques en Colombie-Britannique en 2021, l’ouragan Fiona dans l’Atlantique en 2022, les feux dans la région d’Halifax en 2023, etc.
De gauche à droite : Sébastien Vachon, Alain Fortin, Guy Lecours, Jean-François Lussier et Christian Jobidon
Les équipes d’indemnisation ont été fortement sollicitées l’été dernier. « Chez Intact, on avait traité une bonne partie des 88 000 demandes de règlement de sinistre dès le mois d’août, donc on a la capacité pour affronter ça », note M. Fortin. Après les inondations survenues à Calgary et Toronto en 2013, l’assureur a décidé d’investir massivement dans son service d’indemnisation, lequel compte plus de 6 000 employés.
Jean-François Lussier souligne l’importance de la croissance démographique des dernières années au Canada. La grêle est un risque assez fréquent en Alberta. En donnant l’exemple de la tempête qui a frappé la région de Calgary en août dernier, il note que l’expansion des communautés urbaines contribue à amplifier les dommages. « Avant, la grêle tombait sur des champs. Là, il y a des quartiers, des habitations, des véhicules », dit-il.