Dans une stratégie de développer sa présence au Québec, CAILBA a récemment amené le Groupe Cloutier parmi ses membres et nommé Michel Kirouac à son conseil d’administration. CAILBA compte d’autres agents généraux membres au Québec, mais c’est la première fois qu’un Québécois siège à son conseil d’administration.Le regroupement d’agents généraux Canadian Association of Independent Life Brokerage Agencies (CAILBA) a décidé d’accentuer sa présence au Québec, non seulement en y gagnant plus de membres, mais aussi en intégrant des représentants de cette province au sein de son organisation, a révélé au Journal de l’assurance son président, Michael Williams.

Aussi président de l’agent général BridgeForce Financial Group, M. Williams veut aussi profiter de son deuxième mandat à la barre de CAILBA pour augmenter ses effectifs dans les autres régions de l’Est du Canada, dans les Prairies et dans l’Ouest canadien.

La stratégie de CAILBA au Québec s’imposait, ajoute M. Williams. « Si nous voulons prétendre à une organisation pancanadienne, nous devons être représentés à travers le Canada », a-t-il lancé. Outre Groupe Cloutier, CAILBA compte comme membres établis au Québec Agences d’assurance Copoloff, Services d’assurances PEAK et Financière MSA, mais aucun de leurs représentants ne siégeait à son conseil. D’autres membres de CAILBA situés hors Québec ont des bureaux dans la province, notamment Financière Hub, Groupe financier Horizons et Groupe PPI.

Lorsqu’il a pris la présidence de CAILBA en 2013, Michael Williams était déjà convaincu de la nécessité de voir siéger à son conseil le représentant d’un agent général établi au Québec. Choisir comme administrateur le vice-président et directeur général de Groupe Cloutier, Michel Kirouac, a coulé de source pour M. Williams. « Michel est très connu et respecté au Québec. Nous comptons sur lui pour développer notre présence dans cette province et rencontrer d’autres agents généraux », dit M. Williams.

Il a rappelé que CAILBA entretient des rapports avec plusieurs joueurs de l’industrie. « En tant qu’organisation, nous avons beaucoup d’influence dans plusieurs dossiers, soutient M. Williams. La règlementation est notre nouvel environnement, et nous voulons faire ce qui est bon pour l’industrie. Pour le faire, nous avons besoin de plus de membres du Québec. L’Alberta, la Colombie-Britannique, l’Ontario et le Québec combinés comptent pour 80 % de l’assurance de personnes vendue au Canada. Nous partageons des préoccupations communes. »

CAILBA prévoit effectuer des rencontres au Québec en 2015 pour faire valoir les avantages de l’association aux agents généraux. Il n’a toutefois arrêté aucune date. Parmi ses avantages, M. Williams a rappelé la force d’un regroupement.

Ainsi, CAILBA a pu influencer les travaux derrière la ligne directrice 18 de l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP), a-t-il révélé. Cette directive codifie les relations entre les assureurs et les agents généraux. Adoptée par le conseil d’administration de l’ACCAP en décembre 2014, elle est entrée en vigueur le 1er janvier. « Nous avons travaillé étroitement avec l’ACCAP dans l’élaboration de cette ligne directrice qui fait maintenant partie du nouveau monde dans lequel vivent les agents généraux », a ajouté M. Williams. L’adhésion à ses lignes directrices n’est pas obligatoire, mais l’ACCAP la recommande fortement à ses membres.

Développer la base au Québec

Les membres du conseil de CAILBA se sont réunis le 28 janvier dernier, comme à chaque dernier jeudi du mois. Or, ce n’était pas la première représentation de M. Kirouac, qui avait déjà participé à deux réunions du conseil. Groupe Cloutier a adhéré à CAILBA en mai 2014 et Michael Williams a peu après approché M. Kirouac pour qu’il devienne membre du conseil.

Développer la base de membres de CAILBA au Québec constitue un des objectifs de Michel Kirouac, mais non le seul, insiste-t-il. Il veut, entre autres, aider CAILBA à mieux connaitre le marché et la distribution de l’assurance au Québec et à développer des liens avec des regroupements québécois comme la Corporation des professionnels en services financiers (CDPSF) et l’Association professionnelle des conseillers en services financiers (APCSF).

Il tâchera aussi d’avoir une représentation francophone plus grande dans l’association et lors des évènements de celle-ci. « Je participe à l’organisation du congrès annuel de CAILBA pour encourager la participation des conseillers du Québec, membres ou non », a révélé M. Kirouac en entrevue avec le Journal de l’assurance. M. Kirouac souhaite aussi voir plus de compagnies d’assurance québécoises membres de CAILBA. Pour l’heure, Desjardins Assurances, Industrielle Alliance et SSQ Groupe financier en sont. Il y avait Standard Life, acquise depuis par Financière Manuvie. La Capitale y est par l’entremise de Penncorp, rebaptisée La Capitale sécurité financière en 2013.

Conformité

Du côté des agents généraux, le vice-président directeur général de Groupe Cloutier croit que les cabinets d’ici peuvent faire bénéficier les autres membres de leur expérience de précurseurs en matière de courtage d’assurance de personnes. Il entend ratisser les membres potentiels au-delà des plus gros cabinets. « Même les plus petits agents généraux auraient avantage à devenir membres de CAILBA, qui est en mesure de les aider s’ils ont du mal à organiser leur programme de conformité », pense M. Kirouac.

Il rappelle que le réseau indépendant ne dispose plus d’aucun regroupement au Québec. « Le projet de cabinet mandataire que notre regroupement informel avait proposé au régulateur en 2012 est sur la glace. De son côté, CAILBA offre des outils comme la boite à outils en conformité (CAILBA ComplianceToolbox). »

Reste à franchir la barrière de la langue, ce qui devrait bientôt être fait, a confié M. Kirouac. « La barrière de la langue peut expliquer en partie qu’il y ait moins de membres au Québec. CAILBA veut franciser tous ses outils et a besoin de notre aide pour le faire », a-t-il expliqué.

L’adhésion du Groupe Cloutier n’est pas étrangère à son souci envers la façon dont évolue le cadre règlementaire de la distribution. M. Kirouac fait lui-même figure d’engagé dans l’industrie. Il a siégé au conseil d’administration de la Chambre de la sécurité financière de 2007 à 2011. De 2009 à 2011, il y a occupé le poste de vice-président en assurance. Il a été l’un des membres fondateurs, en 1999, de la défunte Association des agents généraux du Québec et il en a été le président de 2006 à 2007.

Il reconnait le travail intensif que CAILBA effectue sur plusieurs fronts, par exemple auprès de l’ACCAP. Cette relation s’avèrera fort utile puisque l’association de fournisseurs prévoit apporter des changements à la ligne directrice sur la sélection des agents et la déclaration des irrégularités, qui vise assureurs et agents généraux. « Ces changements entreront en vigueur en 2015 et rendront ses exigences plus strictes, a-t-il révélé. Cela n’ira pas en s’allégeant », a rappelé M. Kirouac.

Joint par le Journal de l’assurance, le vice-président principal aux affaires québécoises de l’ACCAP, Yves Millette, a confirmé avoir dans ses cartons un document de référence. Celui-ci n’est pas public, a-t-il précisé. Il a toutefois confié que les dispositions du document contiennent, entre autres, des modifications à cette ligne directrice, lesquelles entreront en vigueur le 1er avril.