Le bénéfice net d’UV Mutuelle croit sans interruption depuis 1992. Une belle histoire qui pourrait s’interrompre si les taux d’intérêt à long terme demeurent bas.Le bénéfice net d’UV Mutuelle a atteint 15,8 millions de dollars (M$) en 2011. Il est en hausse de 4 % par rapport au bénéfice net de 15,2 M$ engrangé en 2010.

La situation des taux d’intérêt a toutefois atténué cette croissance, par rapport à celle des dernières années. « Compte tenu du contexte des taux d’intérêt, ça constitue presqu’un exploit », dit le PDG d’UV Mutuelle, Jacques Desbiens.

Une occasion d’acquisition s’est présentée au premier trimestre de 2012. Au début du mois de mai, UV Mutuelle a pris en charge les polices de l’Union du Canada Assurance-Vie, en faillite. La mutuelle de Drummondville s’est ainsi offert un portefeuille de 30 000 polices accident dans le créneau scolaire et 22 500 polices vie entière traditionnelles. Le tout pour un peu moins de 6,9 millions de dollars (M$), dont 900 000 $ en assurance accident.

L’essentiel des polices acquises ont été émises au Québec. Malgré ses primes modestes par rapport à celles de la vie entière, c’est l’assurance accident en milieu scolaire que convoitait la mutuelle.

« L’assurance scolaire est un joyau et aussi un nouveau créneau pour nous, dans lequel nous voulons nous positionner le plus solidement possible », a dit M. Desbiens, en entrevue au Journal de l’assurance. Il se souscrit selon lui une trentaine de millions de dollars de primes dans ce créneau, chaque année au Québec. Le créneau compte environ cinq compagnies, dont L’Industrielle Alliance, dit M. Desbiens.

Ce produit est rentable et peu gourmand en capital, puisqu’il s’agit d’une temporaire un an. UV Mutuelle entend accroitre les revenus du portefeuille scolaire dans une campagne imminente qui vise au moins à égaler le rythme de l’assureur failli. « Nous enrichirons l’offre et tirerons des revenus additionnels de ce créneau en l’étendant à notre réseau de conseillers », dit M. Desbiens.

L’exercice 2011 a rapporté à UV Mutuelle 79 M$ de primes nettes, contre 71,0 M$ en 2010; une croissance de 11,3 %. Durant cette période de comparaison, les revenus de placement sont passés de 92,3 M$ à 139,0 M$; en croissance de 50,6 %. Le ratio de solvabilité de l’assureur dépassait 300 % au 31 décembre 2011.

Jacques Desbiens mise sur la prudence et la flexibilité en 2012. En matière de prudence, le PDG d’UV Mutuelle contrôlera la production. « Si nous nous fixons l’objectif de vendre un montant X, nous ne voulons pas en vendre le double. Cela deviendrait trop exigeant au plan des provisions techniques (réserves). Avec les taux d’intérêt que nous devons maintenant utiliser, on vend un dollar de primes et cela nous en coute 1,50 $ à 2 $ », dit-il.

M. Desbiens se réserve la flexibilité de réviser son plan d’affaires 2012 au gré de l’évolution des taux. L’assureur a créé un comité qui recommande de modifier les produits actuels pour diminuer l’impact défavorable des taux et de rechercher des rendements plus élevés dans sa politique de placements.

Autre recommandation majeure : devancer la commercialisation de produits d’assurance de dommages. UV Mutuelle prévoyait au départ faire son entrée dans ce marché en 2015.