Chantal Gagné

Desjardins Assurances offrira dès l’automne 2025 à ses clients des régimes d’assurance collective une garantie optionnelle qui vise à favoriser le maintien au travail d’une personne blessée ou malade. La future garantie s’appellera Programme de maintien au travail, a révélé Chantal Gagné, vice-présidente principale, assurances de personnes chez Desjardins Assurances, en entrevue avec le Portail de l’assurance

Mme Gagné explique que le programme offrira à l’employeur des conseils personnalisés et de l’expertise qui lui permettra d’adapter l’horaire ou les outils d’un employé pour qu’il puisse se maintenir au travail. « Le programme peut être utilisé tant dans des situations où l’employé souffre de troubles musculosquelettiques, que de maladies chroniques ou de problèmes de santé mentale », énumère-t-elle.

Sur le plan physique, Mme Gagné a mentionné que le programme pourrait aider une personne atteinte de sclérose en plaques, d’un cancer ou de « certaines formes de diabète qui peuvent nuire à l’accomplissement des tâches quotidiennes ». 

Prévenir pour guérir 

Desjardins Assurances espère que son nouveau programme aidera à réduire les coûts de l’assurance invalidité dans les régimes. « Nous croyons beaucoup à la prévention : c’est gagnant sur toute la ligne, dit Chantal Gagné en faisant allusion à la chaîne entre l’assureur l’employeur et l’employé. La prévention permet de diminuer l’ampleur d’une invalidité potentielle. L’objectif du Programme de maintien au travail est de diminuer la fréquence et la durée des invalidités. » 

Comme c’est le cas dans l’industrie (voir à l’intertitre Ailleurs dans l’industrie), Desjardins Assurances offrait déjà des services de prévention. Or, ce sera la première fois que Desjardins offre « en option aux employeurs, au moment de choisir leur assurance collective, un programme aussi structuré », souligne la vice-présidente principale, assurances de personnes de Desjardins. L’employeur assumera un coût pour le nouveau programme, comme pour n’importe quelle autre garantie de son régime. 

Le nouveau programme vise une intervention au cas par cas « auprès d’individus qui ont une condition particulière », dit Chantal Gagné. Elle explique que l’objectif est d’aider l’employeur à maximiser la présence et la productivité de l’employé. 

Plusieurs demandes d’employeurs 

Il est plus facile de revenir à temps plein après une diminution de la charge de travail qu’après un arrêt complet – Chantal Gagné 

Chantal Gagné a confié que Desjardins Assurances avait reçu dans la dernière année plusieurs demandes d’employeurs qui ont besoin de tels conseils. « C’est le signal d’un bon moment pour lancer le programme », dit-elle.

L’un des conseils que prodiguera le nouveau programme : réduire la charge de travail de l’employé jusqu’à ce que son état de santé s’améliore. « Il est plus facile de revenir à temps plein après une diminution de la charge de travail qu’après un arrêt complet pendant plusieurs mois », soutient Mme Gagné. Elle observe que les employeurs cherchent de plus à prévenir avec bienveillance « pour accompagner leurs employés qui ont des conditions particulières ». 

Ailleurs dans l’industrie 

Une vigie de l’industrie effectuée pour le Portail de l’assurance par le centre d’information sur les produits AssuranceINTEL, n’a pas permis de révéler d’autre joueur offrant une garantie collective de maintien au travail.

Toutefois, même après plus d’une relance, ce ne sont pas tous les assureurs qui ont répondu aux demandes d’AssuranceINTEL. Parmi ceux qui ont participé figurent Beneva, Desjardins Assurances, Empire Vie, Équitable, Manuvie et Croix Bleue Medavie. Selon les statistiques du rapport Group Universe Report de Groupe Fraser, ces assureurs représentaient une part de marché d’un peu plus de 45 % en 2023. 

S’ils n’offrent pas de garantie de maintien au travail, ces assureurs ont affirmé offrir divers programmes de soutien en santé et bien-être, allant de la télémédecine aux programmes d’aide aux employés, en passant par la santé organisationnelle.

Parmi eux, Beneva a mentionné que plus de 85 % de ses groupes d’assurés bénéficient de l’expertise d’une équipe dédiée dans l’accompagnement des meilleures pratiques en gestion de la présence au travail, ainsi qu’en prévention et promotion de la santé. 

Santé mentale  

Dans une entrevue précédente avec le Portail de l’assurance, Chantal Gagné avait commenté le lancement à l’automne 2024 d’un programme appelé Focus santé mentale. Il regroupe les produits et services que les preneurs de régimes peuvent offrir à leurs employés et leurs personnes à charge pour les soutenir face aux problèmes de santé mentale.

Mme Gagné pense que l’accès aux soins en santé mentale « est plus qu’un sujet d’actualité, c’est un enjeu de société ». « Nous voyons partout au Canada une hausse importante des enjeux de santé mentale. Ils sont la principale cause d’invalidité », rappelle Mme Gagné.

La vice-présidente principale, assurances de personnes, de Desjardins, estime que les enjeux de santé mentale sont la cause d’environ 40 % des réclamations en invalidité de longue durée. Elle ajoute que la durée de ces invalidités a augmenté de 5 %, par rapport à 2019. Mme Gagné observe en outre que la durée moyenne des invalidités causées par des problèmes de santé mentale oscille entre 10 et 11 mois. 

Parmi les signes encourageants, Mme Gagné a remarqué qu’entre 2020 et 2024, le nombre de groupes couverts par le programme d’aide aux employés offert par Desjardins a augmenté. « Cela varie selon les années. Le taux d’adhésion était par exemple de 11 % en 2020, tandis qu’il était de 21 % en 2024 », a-t-elle précisé. Ces programmes offrent entre autres un soutien psychologique aux assurés.