Le cabinet Aon vient de publier son rapport trimestriel sur les perspectives du marché mondial de l’assurance et du risque. Les faits saillants du quatrième trimestre pour le Canada révèlent diverses tendances qui annoncent certains progrès pour les intermédiaires et leurs clients en 2022.
Pour l’ensemble du marché nord-américain, les hausses de primes étaient inférieures à 10 % pour les contrats à renouveler en fin d’année 2021. Les capacités étaient jugées suffisantes et les normes de souscription étaient raisonnables, selon les tendances observées par Aon dans son rapport Global Market Insights. Les limites de couverture sont demeurées stables, tout comme les montants de franchise et les garanties.
La situation était nettement plus préoccupante en Europe et au Royaume-Uni, où les primes augmentaient de plus de 10 % avec des polices demandant des montants de franchise plus élevés. Par ailleurs, en Amérique latine, la capacité des assureurs était réduite et les règles de souscription étaient plus rigoureuses.
Au Canada
Pour le marché canadien, les perspectives demeurent difficiles, mais des progrès sont notables, selon Russell Quilley, directeur principal du courtage chez Aon Canada. « Le marché canadien de l’assurance continuera de s’affranchir du marché difficile et dur en 2022. Alors que de nombreux assureurs cherchent à croître en 2022, cette pression supplémentaire devrait se traduire par des modalités plus favorables pour les clients », dit-il.
Dans le segment des risques divers et de la responsabilité civile, Aon rapporte la stabilité du marché primaire. Les risques qui ne sont pas exposés aux États-Unis et dont le rendement est satisfaisant subissent des hausses de tarifs inférieures à 10 %. Le marché de l’assurance excédentaire connaît des problèmes dans les lignes fortement exposées, ce qui influence les renouvellements et les exigences en matière de capacité. Les capacités sont restreintes. Certains assureurs sont en train de revoir leur portefeuille et avisent les gestionnaires de risques de réduire leur appétit pour certains produits.
Les conditions du marché des risques cybernétiques demeuraient difficiles au T4 de 2021. On souligne que l’absence d’une modélisation actuarielle adéquate au début du cybermarché a provoqué une sous-tarification. Les réclamations payées depuis permettent aux assureurs de mieux préciser le risque et les tarifs plus élevés suivent.
En assurance des biens, on voit poindre une certaine stabilité. Ils persistent néanmoins des problèmes pour les risques complexes et les catastrophes naturelles, ce qui met de la pression sur les primes et la capacité des assureurs. Les risques à rendement élevé sont moins frappés par les augmentations de tarifs.
Pour l’assurance des administrateurs et dirigeants, la rentabilité des produits demeure suspecte en raison des répercussions de la pandémie de COVID-19. Les montants de franchise sont en hausse, les garanties sont plus modestes et les conditions de souscription sont très strictes. Le Canada étant toujours à la remorque des tendances du marché américain, les tarifs continueront d’augmenter en 2022 dans une fourchette variant de 11 à 30 %.
En assurance automobile au Canada, Aon observe que la capacité des assureurs demeure restreinte pour les limites maximales, même si leur appétit demeure présent dans le marché de manière générale.
À l’échelle mondiale
Le marché des cyberrisques affiche des conditions difficiles. Ce produit est toujours en tête des listes des risques actuels et futurs les plus préoccupants, selon le sondage mondial sur la gestion de risques 2021 réalisé par Aon.
Comme on le constate dans plusieurs segments de l’assurance commerciale au Canada, les assureurs ont de plus en plus tendance à réduire les limites maximales des couvertures, ce qui force le courtier à monter le dossier en coassurance.
Les changements climatiques et la durabilité sont également des aspects à surveiller en matière de couverture. Le libellé des exclusions a été modifié lors des renouvellements récents.
Aon rapporte aussi une nouvelle capacité dans le marché de l’assurance de dommages des biens. Celle-ci est déployée de manière stratégique par les assureurs afin de réduire au minimum la volatilité.
Le rapport d’Aon comprend une analyse de la dynamique du marché à l’échelle des produits et des régions.