Juste avant la pandémie de COVID-19, le Bureau d’assurance du Canada (BAC) avait créé en février 2020 un groupe de travail national visant à trouver des solutions à la crise de souscription qui secoue depuis plusieurs mois le marché de l’assurance des entreprises.

Celui-ci a déposé son rapport final en mai. Il a été rendu public il y a peu de temps. Le groupe de travail y fait 53 recommandations. Deloitte Canada a agi à titre de firme-conseil dans sa réalisation.

Plusieurs recommandations ciblent des segments de marché qui connaissent des problèmes de disponibilités de couverture depuis plusieurs années, comme les copropriétés, le camionnage, l’hospitalité, qui comprend bars et restaurants, ainsi que les organismes à but non lucratif, qui ont des problèmes à assurer la responsabilité de leurs administrateurs.

3 grandes séries de mesures

Les 53 recommandations se regroupent en trois grands volets, peut-on lire dans le sommaire exécutif du rapport de 46 pages. Elles ont été élaborées à la suite de cinq tables rondes tenues au cours de 2020.

La première série de recommandations vise à ce que l’industrie de l’assurance, les gouvernements, les entreprises et les organisations des secteurs touchés par la crise de souscription continuent de partager des informations et de travailler ensemble pour trouver des solutions sectorielles spécifiques pour les consommateurs d’assurance des entreprises.

La deuxième série de recommandations porte sur le lobby conjoint d’assureurs avec des représentants d’industrie spécifiques, tel que le camionnage, pour plaider en faveur de réformes législatives qui auraient un impact sur la disponibilité des couvertures d’assurance, mais aussi à les rendre plus abordables.

Quant à la troisième série de recommandations, elles sont axées sur les façons dont les assureurs, les entreprises et les organisations peuvent travailler ensemble pour améliorer la gestion des risques, là encore pour rendre les couvertures d’assurance plus disponibles et plus abordables.

« Pas de solutions miracles »

Don Forgeron, PDG du BAC et président du groupe de travail, convient toutefois qu’il n’y a pas de solutions miracles dans les 53 recommandations du rapport. « Il est important de reconnaître que les défis auxquels fait face le marché canadien de l’assurance des entreprises font partie d’une tendance mondiale influencée par des évènements mondiaux. Les recommandations du groupe de travail offrent des solutions à court et à long terme pour aider à protéger les secteurs commerciaux canadiens de ces problèmes mondiaux », dit-il en introduction du rapport.

Il ajoute que ce rapport ne sera pas la dernière action de l’industrie pour tenter de trouver des solutions à la crise de souscription qui perdure en assurance des entreprises depuis plus de deux ans. Un rapport de suivi sera livré dans un an, a révélé M. Forgeron.

« Le rapport de suivi comprendra une mise à jour sur l’engagement avec les gouvernements et les parties prenantes sur les défis de l’assurance des entreprises dans des secteurs spécifiques, les progrès réalisés dans la mise en œuvre des recommandations du groupe de travail et tout impact sur la disponibilité et la tarification de l’assurance pour les entreprises et les organisations. Le BAC continuera aussi à collaborer régulièrement avec les membres du groupe de travail afin d’identifier les problèmes émergents et de collaborer à des solutions potentielles », dit M. Forgeron.

Le BAC dit aussi collaborer avec d’autres acteurs dans le monde, dont l’Insurance Council of Australia (ICA), qui a mené un exercice similaire au sien. Les deux organismes se sont d’ailleurs engagés à partager leurs constats respectifs.

Un appui

RIMS Canada, un regroupement de gestionnaires de risques, a donné son appui à certaines recommandations du groupe de travail du BAC. Ce sont celles portant sur une meilleure éducation en gestion de risques des consommateurs et celles demandant aux organisations de renforcer leurs pratiques de gestion de risques qui ont reçu son assentiment.

« En plus des complexités apportées par la pandémie de COVID-19, des organisations à travers le pays et dans de nombreux secteurs sont aux prises avec les défis d’un marché de l’assurance difficile, a commenté le président de RIMS Canada, Steve Pottle. La défense de nos membres est au cœur de notre mission et nous ne pourrions être plus heureux de voir les recommandations du BAC qui incluent : une meilleure éducation à la gestion des risques, l’élaboration d’informations plus conviviales sur la gestion des risques, mais qui soulignent aussi l’importance une stratégie cohérente de gestion des risques. 

M. Pottle conclut sa missive en disant que RIMS Canada, qui a fait partie des discussions pour élaborer le rapport du groupe de travail, continuera de collaborer avec le BAC dans ses efforts.