La facture canadienne des dommages assurés découlant des événements météorologiques extrêmes a atteint un niveau record en 2024, confirme le Bureau d’assurance du Canada (BAC). L’estimation de 8,5 milliards de dollars (G$) est fournie par Catastrophe Indices and Quantification (CatIQ).
Le record précédent pour les dommages assurés associé à de tels événements avait été établi en 2016, à 6,2 G$ (en dollars de 2023). Cette année avait été marquée par les feux de forêt ayant forcé l’évacuation de Fort McMurray, en Alberta.
En moins de quatre semaines à l’été 2024, de la mi-juillet à la mi-août, quatre sinistres majeurs ont à eux seuls représenté environ 7,7 G$ en dommages assurés. Le 16 juillet 2024, des inondations majeures sont survenues dans la grande région métropolitaine de Toronto. Les pluies diluviennes et les inondations qu’elles ont provoquées ont totalisé 990 millions de dollars (M$).
Puis, entre le 22 juillet et le 17 août, les feux ont menacé la communauté de Jasper et son parc national en Alberta. L’incendie a finalement forcé l’évacuation de la municipalité le 7 août 2024. Les feux ont causé des dommages assurés de 1,1 G$.
Le 5 août, toujours en Alberta, une tempête de grêle particulièrement exceptionnelle a frappé l’agglomération de Calgary. Les dommages assurés sont estimés à 3 G$.
Enfin, les 9 et 10 août 2024, les pluies diluviennes associées au passage des restes de l’ouragan Debby ont provoqué des inondations dans la région métropolitaine de Montréal. La facture des dommages assurés a grimpé à 2,7 G$.
Debby est ainsi devenue l’événement le plus coûteux de l’histoire du Québec pour les assureurs, devant la tempête de verglas qui a plongé dans le noir une partie de la province en janvier 1998.
Tendance à la hausse
La facture des sinistres climatiques de 2024 représente 12 fois la facture moyenne annuelle de la décennie 2001-2010, qui atteignait 701 M$.
Selon la PDG du BAC, Celyeste Power, ces sommes astronomiques correspondent aussi à des centaines de milliers de Canadiens qui ont vu leur vie être bouleversée en 2024. Les assureurs de dommages sont présents pour leur venir en aide, mais « il est temps que les gouvernements posent les gestes requis pour protéger les Canadiens contre ces événements de plus en plus extrêmes », ajoute-t-elle.
« Le Canada est vraiment devenu un endroit plus risqué pour les gens qui y vivent, y travaillent et ont besoin de s’assurer », indique Craig Stewart, vice-président, changements climatiques et affaires fédérales au BAC. Ce dernier prône la mise à jour plus rapide des codes du bâtiment afin de mieux protéger les habitations.
Cinq autres sinistres importants
Outre les quatre grands sinistres ci-dessus mentionnés, le BAC souligne aussi cinq autres événements qui ont dépassé la barre des 50 M$ en dommages assurés :
- le froid polaire du 12 au 15 janvier dans les provinces de l’Ouest, qui a coûté 180 M$ ;
- la tempête de grêle survenue le 16 mai au Manitoba (60 M$) ;
- les orages violents en Saskatchewan le 23 juin (135 M$) ;
- de nouvelles inondations dans la région de Toronto et le sud de l’Ontario, le 13 août et le 16 septembre (110 M$) ;
- les tempêtes dans le sud de la Colombie-Britannique du 18 au 20 octobre (120 M$).
7 sur 10
Dans la liste des 10 années où les dommages assurés ont été les plus importants, le BAC rapporte que sept d’entre elles ont eu lieu dans la dernière décennie. Les trois années plus « anciennes » sont, outre 1998 marquée par la tempête de verglas en 6e place, les années 2013 et 2011, mentionne le BAC.