Il faudra miser sur les investissements à faible émission de carbone pour relancer l’économie après la pandémie liée à la COVID-19, affirme un organisme de recherche mondial.

Selon le World Resources Institute (WRI), qui rassemble 1 000 chercheurs provenant de 60 pays, il faudra privilégier des investissements générant de faible émission de carbone une fois que sera passée la pandémie. L’organisme fait la promotion d’une gestion saine de nos ressources naturelles.

Rappel de la crise boursière de 2008

Comme prémisse de son argumentaire, le WRI rappelle comment les investissements se sont faits pour relancer l’économie après la crise boursière de 2008. En 2009, alors que l’économie était en récession, les émissions de carbone avaient été réduites de 1,9 %. À la reprise en 2010, elles étaient en hausse de 5,9 %.

Comment éviter un tel scénario cette fois-ci ? L’enjeu est important, assure le WRI.

Une étude du American Association for the Advancement of Science (AAAS) estime que 5 millions de personnes sur la planète meurent prématurément en raison de la pollution atmosphérique chaque année. Citant aussi une étude de l’OCDE datant de 2016, le WRI rappelle que la pollution atmosphérique a généré des couts de 1 700 milliards de dollars (G$) vu les maladies et décès causés par la pollution atmosphérique.

Les gouvernements se doivent ainsi d’éviter de résorber une crise en créant une autre en augmentant de nouveau la pollution dans l’air, affirme le WRI.

Avec l’éclosion de la COVID-19, la Chine a vu son activité économique industrielle fonde de 15 % à 40 %, selon les régions du pays. Le tout a mené à une réduction des émissions de carbone de 25 % en Chine depuis le début de la crise fin 2019.

Le WRI rappelle que lors des crises économiques précédentes, plusieurs pays ont investi dans leurs infrastructures. Dans plusieurs cas, les projets retenus à la construction de centrales énergétiques au charbon ou autre énergie fossile, ou encore à prolonger des routes et à investir dans la réfection de manufactures automobiles, entre autres. Adopter la même recette à la suite de la pandémie de la COVID-19 serait une erreur, affirme le regroupement de chercheurs écologiques.

2 options

Ce qui fait en sorte que les gouvernements et les entreprises ont deux choix devant elle : reprendre les scénarios du passé ou investir dans des solutions d développement durable. Le WRI plaide pour la seconde option.

L’organisme cite plusieurs études pour justifier sa pensée. L’une d’entre elles celle provient d’un rapport du White House Council of Economic Advisors, qui rapporte que le American Recovery and reinvestment Act of 2009, promulgué sous Barack Obama, a permis de créer 900 000 emplois « propres » aux États-Unis de 2009 à 2015.

Un rapport produit par la firme de consultants CapGemini en 2018 souligne aussi que les entreprises qui se sont commises à utiliser des sources d’énergie 100 % renouvelables ont de meilleures marges bénéficiaires que les autres. Un rapport de l’OCDE publié en 2018 chiffre à 18 % le rendement supérieur qu’ont les compagnies qui combattent le changement climatique par rapport à celles qui ne le font pas. Leur rendement est aussi de 67 % supérieur aux entreprises qui ne divulguent pas leurs émissions de carbone, clame l’OCDE.

La pandémie de la COVID-19 est donc l’occasion d’utiliser des stimuli économiques pour propulser les investissements à faible émission de carbone, affirme le WRI. L’urgence climatique demande à ce que nos émissions de carbone soient réduites drastiquement, affirme sa chercheure Helen Mountford, qui a produit la note présentant ces arguments.

« Nous sommes obligés de revoir nos habitudes en ce moment. On doit s’en servir comme un apprentissage lorsque nous sortirons de cette crise. Pour le pays qui souhaitent relever leur économie en ces temps turbulents et attendre une croissance à long terme, l’action climatique offre une occasion en or », indique-t-elle.

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